Noisy Requiem (aka 追悼のざわめき Tsuitou no Zawameki) est un film qui se regarde, qui se vit plutôt qu'il ne se raconte. Au risque d'énoncer un cliché, c'est vraiment le cas.

C'est une sorte d'expérience sensorielle où l'on risque d'être souvent dégoûté. Le film ne peut laisser indifférent parce que d'un côté il ne se passe rien mais il se passe aussi beaucoup de choses à la fois et les évènements tragiques semblent s'enchaîner les uns après les autres.
Pour avoir une vague idée de ce qu'il s'y passe, on suit les déambulations de plusieurs personnages dans la ville d'Osaka (pour ceux qui connaissent le japonais c'est l'occasion d'entendre ce dialecte bien particulier).
Ils ont tous la même particularité, celle de vivre en marge de la société, en marge des règles sociales communément admises, de la moralité.
La passion qui les anime, les fait (sur)vivre et à la fois fascinante et répugnante. On comprend à la fois pourquoi ils agissent sans vraiment l'accepter. On les excuse presque, on arrive presque à les admirer malgré les actes hautement répréhensibles qu'ils commettent. Ils ne font que céder à leurs pulsions... à l'amour, l'émotion qui les habite. Ils n'essayent que de combler le vide de leur existence. On se sent triste pour eux, on a pitié d'eux, de ces monstres-victimes.
La mort, la sienne ou celle de l'autre, c'est souvent comme ça que cela se termine, peut se terminer, comme si l'au-delà seul pouvait être une issue apaisante, hors du monde où ils ne semblent pas avoir leur place, où ils ne font face qu'au rejet, à la solitude, à la misère matérielle et sexuelle...
On s'enfonce dans le glauque et c'est un peu éprouvant. Mais d'une certaine manière c'est un beau film, comme si le réalisateur avait su créer de l'or avec de la boue.
Le noir et blanc sied parfaitement au film, à toute cette pureté et toute cette noirceur.
J'ai aussi particulièrement apprécié la façon de filmer, les mouvements de caméras, cette approche presque documentaire.
La musique qui est particulièrement rare est aussi d'une grande beauté.




[Spoilers]
Il y a un couple de nains, un frère et une soeur qui vivent ensemble et couchent ensemble, un tueur en série qui aime une poupée à la folie qui méprise les femmes et les jeunes filles surtout, une enfant et un adolescent et un clochard.
Il est question de cannibalisme (l'amour à travers la mort d'une certaine façon), d'inceste, de monomanie, de meurtre symbolique ou non, de jalousie.

Sassie
8
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le 25 mars 2011

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