Un début... meilleur que la fin !
Un détournement d'avion de ligne, une demande de rançon, des terroristes? Liam Neeson dans la partie!? Je suis votre homme! Sorti en début d'année, "Non stop" est une production Joel Silver, réalisée par Jaume Collet-Serra, un metteur en scène espagnol à la carrière récente, à qui l'on doit, en premier film, "La maison de cire", mais aussi et surtout l'excellent thriller horrifique "Esther" (A voir!). On peut donc espérer compter sur un certain talent de la mise en scène pour offrir à ce "Non stop" le petit plus qui le fera sortir du rang des nombreux films d'action standard pondus par Hollywood. A noter que ce film est la seconde collaboration entre Liam Neeson et Collet-Serra, puisque ce dernier avait déjà eu recours à ses services en 2011 sur le film "Sans identité". Neeson y incarnait un conférencier qui se faisait dérober son identité à la suite d'un coma causé par un grave accident de la route...
A la manière d'un "Taken", l'histoire de "Non stop" se met très rapidement en place. Une ou deux petites séquences très courtes pour dépeindre le caractère du personnage et les éventuelles casseroles qu'il traîne. Rien de novateur et même plutôt cliché (Un drame familial qui rend accroc à la bibine, on aura connu plus imaginatif). Mais passons.
Rapidement, on se retrouve dans l'unique lieu d'intrigue du film, à savoir l'avion. Difficile de faire plus étriqué, à moins de proposer un film racontant l'histoire d'un type enfermé dans une boite verrouillée de l'extérieur... (Comment... Ce film existe??...!). Détail sympa : dès les premiers instants où Neeson attend son vol dans l'aéroport, plusieurs petites séquences font déjà monter un petit suspense. L'hameçon accroché, nous pouvons embarquer à bord.
Contrairement à ce que l'on pourrait penser, "Non stop" est beaucoup moins orienté action que ce à quoi Liam Neeson nous avait habitué. De toute façon, le lieu ne n'y prête guère, à moins de proposer un film dans lequel des terroristes investissent l'avion présidentiel américain (Quoi, ça aussi, c'est fait?!!). Aux côtés du comédien irlandais, on retrouve avec un plaisir non dissimulé la magnifique Julianne Moore, qui tient assez bien la route. Une fois à bord, la storyline développe une paranoïa étouffante et grandissante parmi les passagers. Tout le monde devient peu à peu suspect, et personne n'arrive à mettre la main sur l'homme qui envoie ces mystérieux sms, qui plus est sur un réseau fédéral sécurisé. Tout est plutôt habile et bien pensé, même si on a connu des scénarios plus crédibles.
Plus les minutes s'écoulent, et plus le rythme s'accélère, ce qui renforce le côté étouffant. Tout a été prévu dans ce sens, entre une histoire à huis clos et un contre la montre infernal, on a un peu l'impression de rapetisser au milieu du piège. Néanmoins, lorsque l'affaire commence alors à s'ébruiter, difficile de ne pas relever une incohérence de taille : les passagers et leurs réactions. En temps normal, et vus les événements du 11 Septembre 2001, on pourrait croire que les passagers d'un avion détourné pourraient rapidement céder à la panique. Il n'en est rien. Hormis quelques héros qui veulent prendre part à l'affrontement, tout le monde reste bien sage et bien docile. Pas de hurlements, pas de vieille dame qui tourne de l'oeil ou de femme enceinte perdant les eaux. RIEN. Chacun, ou presque, se contente de subir les événements sans même se méfier de son voisin. A mon sens, ça ne renforce pas la crédibilité de l'histoire, qui n'est déjà pas forcément au top niveau.
Arrive le finish. Car il faut bien un dénouement. Et là, j'avoue ne pas avoir pu m'empêcher de sourire. Entre le twist ridicule de l'ingénieur terroriste, et la micro séquence d'action (le coup du flingue) qui met fin à l'intrigue, cela aurait pu être beaucoup mieux. On reste largement sur sa faim. Dommage qu'il y ait autant de différence entre la qualité de mise en scène des début et milieu de film, et cette dernière partie vraiment trop fade pour laisser un souvenir impérissable de ce long métrage, qui partait pourtant gagnant au début...