Noroi : The Curse par Jérôme Richenauer

J'étais parti pour voir un film d'horreur japonais classique, à la Ring. Une ambiance angoissante, pas grand chose ne se passant à l’écran mais une angoisse viscérale constante et allant crescendo. Mais en fait, pas exactement.
Mr. Kobayashi est un journaliste spécialisé dans le paranormal. Un jour il disparait, sa maison brule et sa femme meurs carbonisée dans l'incendie. Ne reste de lui qu'un film regroupant ses dernières enquêtes. Les phénomènes, parfois anodins, semblent sans rapport. Mais l'enquête de Kobayashi l’amène à penser qu'ils pourraient être liés...
Ici deux univers se croisent pour créer quelque chose d'original. Le cinéma d'horreur Japonais, avec sa vision particulière et culturelle du surnaturel, et le found footage, démocratisé par Blair Witch. Mais il se démarque par quelques choses. Sa durée, avec presque deux heures de films, assez rare dans le genre found footage. Ensuite, son personnage est un adulte, dans la quarantaine (voire plus), bedonnant. Ici, pas de teen movie.Et pour finir le scénario est d'une rare complexité pour le genre. Le réalisateur prend son temps, nous ancre dans ce japon, avec toujours cette imagerie très réaliste, où l’étrange se dilue dans le quotidien.
Le film ne plaira pas forcément à tout le monde à cause de sa longueur, de son rythme, et du fait qu'il ne s'y passe pas grand chose la plupart du temps. Mais il a quelque chose de fascinant, nous scotchant a l'ecran, avide de voir où ça va nous mener, et l'ambiance oppressante marche à fond pour peu que l'on s'y plonge. Un film qui restera sans doute peu connu mais que mérite le détour.