Maintenant que je suis adepte de ces comédies de la bande Apatow, je vais automatiquement voir les nouvelles qui sortent. Et aussi bizarre que soit le concept de la suivante, à savoir The interview, je sais déjà que j'irai la voir, car à chaque fois c'est la garantie de quelques fous rires. Mais pour Neighbors, il faut aussi tenir comptedu fait que c'est réalisé par Nicholas Stoller, responsable du très bon Get him to the Greek. Il y a Seth Rogen et Christopher Mintz-Plasse au casting, la BA présentait un concept sympa, de bons gags, et puis comportait Crazy train d'Ozzy Osbourne (remixée, mais bon...). Tout cela m'était amplement suffisant.
Il y a aussi Zac Efron dedans, ok, mais peu importe…
Seth Rogen et Rose Byrne jouent un jeune couple qui vient d'avoir un bébé, et rien qu'avec ça, j'apprécie le fait qu'avec le temps, ces acteurs qu'on a vu dans beaucoup de comédies du même genre abordent des aspects différents de la vie adulte, du couple, ... Dans le cas présent, Mac et Kelly Radner essayent de prendre leurs responsabilités de parents mais veulent se convaincre qu'ils ne sont pas devenus des vieux pour autant.
Ca n'empêche pas d'avoir des gags osés et immatures, au contraire même ; le gag d'intro avec le bébé est d'une belle audace. Les scénaristes tirent le maximum du potentiel comique de ce thème en multipliant les situations qui tournent autour, et par la suite le relais est pris par une extension de ce premier thème, avec l’arrivée d’une fraternité universitaire dans la maison d’à côté : les Radner ne veulent pas que les étudiants fassent trop de boucan, mais ils ne veulent pas non plus paraître vieux jeu et pas cool.
La fraternité Delta Psi Beta est apparemment légendaire, du moins c’est ce que croient ses membres, puisqu’ils ont inventé la toga party et le beer-pong, rien que ça. Leurs membres actuels cherchent eux aussi à rentrer dans la légende, d’où ces fêtes qu’ils organisent chaque soir.
Si la fraternité et les Radner vivent en paix au début, ils ne tardent pas à se faire la guerre, et pendant tout le reste du film il est question de plans élaborés par le couple pour faire partir les voisins indésirables.
Avec Neighbors, je me suis rendu compte à nouveau du talent qu’avait Rogen pour la comédie et l’improvisation, mais il faut dire que Rose Byrne est bonne aussi. Concernant les deux co-scénaristes du film, ils n’en sont qu’à leur premier long-métrage, et pourtant on retrouve tout à fait l’esprit des autres comédies à la Apatow. Il y a discussions un peu geeks, random, mais funs, comme celle de la comparaison entre les voix de Batman, ces références hilarantes, notamment dans cette scène dingue où les personnages incarnent chacun un rôle de De Niro, et il y a ce talent pour trouver des idées sorties de nulle part, mais menées très loin pour en arriver à un résultat hilarant : les dialogues avec le doyen et ses titres de journaux, ou encore cette idée de "dick in your hands".
Et, je l’avais déjà dit pour We’re the Millers et The heat, mais encore une fois, ce que j’adore avec les comédies actuelles, ce sont ce qu’elles peuvent se permettre comme gags trashs. Il y a une scène en particulier dans Neighbors où j’étais tout autant écœuré qu’hilare.
Le seul gag que j'ai trouvé un peu poussif, on le voit dans la bande-annonce, c'est celui des airbags, qui n'aurait pas mérité de prendre tellement d'ampleur.
Pour les habitués, il y a de nombreux cameos et allusions à d'autres comédies (il y en a une assez discrète à Get him to the Greek, pour les fans qui tendent l'oreille). Et j'étais assez ravi de voir ici l'actrice Carla Gallo, présente depuis des années dans les productions Apatow, mais qui a enfin un rôle plus important.
Ce qui manquait à d’autres comédies comme celle-là récemment, c’est la présence d’un message légèrement plus profond, comme dans Superbad. Tout du long de Neighbors, il y a des scènes de fêtes de grande ampleur qui font plaisir à voir, mais parmi les deux membres au sommet de Delta Psi Beta, il y en a un qui pense à son avenir, et l’autre pour qui la fraternité reste encore ce qu’il y a de plus important dans sa vie. Et le point commun entre ces personnages et ceux des Radner, c’est la peur de grandir, d’accepter ses responsabilités.
Dommage en revanche que ça ne soit pas plus creusé que ça.
Si dans Superbad on est touché en plus d’éclater de rire tout du long, dans Neighbors il faudra donc se contenter de la seconde situation, ce qui est déjà très bien.