... Ou la déferlante Lars von trier : il est un mec qui déchiiiire...
Après les tribulations médiatiques de Cannes, les déclarations maladroites, l'humour à deux balles d'€ qui a fait plus qu'un flop, on pouvait craindre que LVT coulâsse corps et biens.
Il n'en est rien, bien au contraire. Passons rapidement sur l'explication de texte qu'il met dans la bouche de Stellan Skarsgard (en gros, l'antisionisme n'est pas l'antisémitisme, faut pas tout confondre, ...position qui restera quand même gravée dans le marbre, immortalisée dans son film).
Et concentrons-nous sur cette majestueuse séquence d'ouverture, qui commence par un noir absolu et hyper-inquiétant, une ouverture encore plus belle que dans Antichrist, ou que dans Melancholia. une séquence en N&B qui se termine par un morceau du Métal industriel le plus sauvage, j'ai nommé Rammstein, morceau qui porte le même titre (Führe mich) qu'une polyphonie de Bach dont il sera question plus tard dans le film, et qui illustre la sexualité multiple de Joe.

Clairement, LVT n'est pas indemne de névroses, et ses films s'en ressentent quelquefois. Obnubilé par les questions de religion, il en fait un thème un peu central dans ce film sur le sexe , Charlotte ne nous prévient-elle pas : "attention, il va s'agir de morale "...
La religion, ou plus exactement le péché, la culpabilité de cette nymphomane auto-déclarée " bad human being"... Cet homme bienveillant, Seligman, le double de LVT, vu l'insistance sur la judéité, cet homme bienveillant donc exonère cette femme point par point de toute velléité de culpabilité. Ce faisant , il adopte un point de vue plutôt féministe qui n'est pas pour déplaire (qui ne me déplaît pas en tout cas)...

Ce film est d'une beauté insolente, vraiment. Des chapitres qui ont chacun un genre défini. Des surimpressions de nombres, des split screens, des images fixes (un catalogue de penis, en fait). Des histoires incroyables, uma Thurman méconnaissable et grandiose dans une séquence farcesque d'anthologie.

A voir sans modération, en attendant mercredi prochain, pour un vol.2 qu'on peut espérer aussi réussi que le premier.
Bea_Dls
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le 27 janv. 2014

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Bea Dls

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