12 ans après Rio ne répond plus, OSS 117 version Jean Dujardin est enfin de retour avec un titre, sans mauvais jeu de mot, qui annonce la couleur: Alerte rouge en Afrique noire.
Cette fois, Michel Hazanavicius a laissé les commandes à Nicolas Bedos, assez peu expérimenté à la réalisation. Après ses sorties plutôt malvenues et inutilement polémiques en 2020 à propos du port du masque (alors que la 2e vague de la pandémie était déjà bien sur les rails), on espérait "le fils de" un peu plus inspiré sur un plateau de cinéma.


Nous sommes en 1981. Après avoir fait les beaux jours de l'espionnage français au quatre coins du globe, OSS 117 est de retour dans l'hexagone après une mission qui a failli mal se terminer en Afghanistan. A bientôt 50 ans, Hubert Bonisseur de La Bath, bien que toujours aussi sûr de lui, semble doucement perdre la confiance de sa Direction. Il est du reste gentiment écarté au profit d'un newbie, l'agent 1001 qui se voit confier une mission de premier ordre quelque part en Afrique, où il ne s'agit de rien de moins que de sauvegarder la "démocratie" locale.
Mais lorsque la DGSE se retrouve sans nouvelles de sa jeune recrue, elle décide d'envoyer son agent le plus expérimenté sur place, pour une mission qui requiert une parfaite connaissance du terrain et un sens aigu de la diplomatie. En d'autres termes, OSS 117 était la dernière personne à envoyer là-bas!


Sur la forme, ce troisième volet reste fidèle à son style ultra référencé. Avant d'en être une parodie, il est avant tout un hommage permanent aux films des années 60/70, James Bond en tête bien évidemment.
Et à ce jeu-là, ce troisième épisode est au moins aussi soigné que les précédents. Tous les codes en termes de mise en scène, d'effets spéciaux (kitsch) et de montage y sont, mais pas que. Rien n'a été laissé au hasard n'ont plus en termes de décors et de bande-son.
Dit autrement, quand on a un peu les références, Alerte Rouge.. est un vrai plaisir visuel et sonore.


Sur la forme, le scénario est plutôt malin, ou du moins, il n'est finalement pas très éloigné de ce que proposaient les films d'espionnage "d'époque".
Mais c'est surtout l'espièglerie des dialogues et des vannes qui font que ce troisième volet d'OSS est si sympa à suivre. Alors disons le, Bedos n'y a pas été avec le dos de la cuillère et le film ironise sans retenue sur la françafrique et les dictatures (et les rebellions) subsahariennes. Notre agent spécial lui, incarne plus que jamais tous les clichés de l'homme blanc, raciste, misogyne, homophobe, prétentieux...mais sympa!
Rien de nouveau me direz-vous quand on parle d'OSS 117, c'est même évidemment le fond de commerce du personnage, mais force est de reconnaitre que la qualité d'écriture et les références bien senties rendent cet épisode plus malin que son prédécesseur.


Porté par un Jean Dujardin qui semble réellement prendre plaisir à retrouver son costume d'agent (pas très) secret, OSS 117 - Alerte rouge en Afrique noire est un film plutôt "couillu" à une époque où tout est prétexte à polémique.
Son humour "noir" (désolé) et souvent borderline (vous me direz que c'est le principe de l'humour noir) aurait pu vite se vautrer dans le vulgaire, voire dans la bêtise crasse, mais le film de Bedos parvient à éviter intelligemment cet écueil. On peut même dire que derrière l'ironie et les caricatures constantes, OSS 117... se montre lucide sur son sujet.
Drôle, malin et gentiment provocateur, OSS 117 - Alerte rouge en Afrique noire est un film qui fait du bien et qui accessoirement, clôt très bien la trilogie.
Et après tout, les légendes ne meurent jamais, alors qui sait si nous ne retrouverons pas un jour prochain notre homme sur une autre zone de conflit, ailleurs dans le monde, pour une nouvelle mission périlleuse!

billyjoe
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le 16 août 2021

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Billy Joe

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