Oblivion par Eric17

« Oblivion » était un des événements de l’année dans le cinéma de science-fiction. Le fait que Tom Cruise tienne le rôle principal de cet opus de deux heures participait évidemment au phénomène. Sorti le dix avril dernier, ce film est réalisé par Joseph Kosinski. Il est également l’auteur de la bande dessinée qui a inspiré cet opus. Il est a signalé qu’Olga Kurylenko et Morgan Freeman font également partie du casting. J’avais été intrigué par la bande-annonce mais sans pour autant être enthousiasmé. Néanmoins, quand les lumières se sont éteints dans la salle, je ne demandais qu’à être conquis…

L’histoire nous plonge dans un monde post-apocalyptique. Nous sommes en 2077. Suite à un conflit contre un ennemi extra-terrestre, la Terre a été désertée par ses derniers habitants. Seuls quelques-uns restent sur la planète pour en prélever les ressources énergétiques. Jack Harper fait partie de ceux-là. Alors qu’il lui reste quelques jours avant que sa mission se termine, un événement va révolutionner son quotidien. Un vaisseau spatial se crache. Présent sur les lieux, il cherche à sauver les survivants. Quelle ne fut pas sa surprise quand il découvre que l’un d’entre eux est une femme qui apparait dans ses rêves toutes les nuits…

Le premier contact avec le film se fait par son atmosphère. On comprendre rapidement qu’on est dans un futur proche. Il y a des dizaines d’années, un combat contre des ennemis venus d’ailleurs a mené à une défense nucléaire qui a rendu la planète inhabitable. Les décors sont donc désertiques. Pierre et sable inondent l’écran et génère une ambiance assez prenante. Cela accentue l’isolement des deux personnages principaux nommés Jack et Vika. Il vive dans un appartement-bulle situé dans le ciel. Jack est le seul à sortir pour réparer les différents drones gravitant sur les lieux. L’univers dans lequel se déroule l’intrigue est habilement construite par le réalisateur. Il fait incontestablement parti des atouts de l’ensemble.

Une fois les jalons narratifs posés, de nombreuses questions restent sans réelle réponse. Qui sont ses adversaires venus de l’espace ? Quelle est donc cette station située sur Titan accueillant les rescapés ? Tout cela interroge et ce n’est pas désagréable. Nous avons d’ailleurs le temps d’y réfléchir car il faut attendre un certain temps avant que l’intrigue subisse son premier rebondissement. La routine de la vie des deux personnages est bien décrite. Elle se diffuse parfois trop et laisse espérer au spectateur un petit peu plus d’action.

Une fois que Jack découvre la rescapée, le film change de ton. Le rythme « métro boulot dodo » est remis en cause. Le héros voit ses certitudes chanceler légèrement. Il commence à enquêter sur tout ce qu’on lui a inculqué depuis toujours. Le fait qu’il quitte le chemin bien tracé depuis toujours est mis en valeur par le côté rigide de Vika concernant les procédures. Le soldat se retrouve donc en conflit avec sa hiérarchie. On prend plaisir à suivre ses pas. En effet, tout comme lui, nous sommes loin d’être omniscient concernant les réponses qu’ils cherchent. La narration devient ainsi plus rythmée. Le suspense apparait. Les rebondissements et les révélations se multiplient. Malgré le côté parfois brouillon de l’ensemble, j’ai pris plaisir à voir l’intrigue changer de braquet.

Je ne vais vous dévoiler les arcanes empruntés par la trame, je vous gâcherais la découverte. Certaines sont très surprenantes, d’autres très prévisibles. Malgré cela, la trame reste finalement assez simple et se suit sans difficulté. Mon regret concerne la place offerte au personnage incarné par Olga Kurylenko. Son statut de « naufragé mystère » apporte peu de choses à l’intérêt de l’histoire sorti de son rôle de déclencheur chez Jack. Elle occupe beaucoup l’espace et sa fadeur pénalise le dynamisme de l’ensemble. D’une part, le personnage est sans profondeur et d’autre part son interprète confirme qu’elle ne fait pas partie des meilleures actrices du moment. Je trouve cela bien dommage car le reste du casting s’en sort remarquablement bien. Je me dois de préciser d’ailleurs que Tom Cruise confirme qu’il fait partie des rares acteurs à pouvoir porter un film seul. En effet, il occupe seul l’écran sur un grand nombre de scènes et s’en sort brillamment.

En conclusion, « Oblivion » vaut le détour pour son atmosphère et la trame générale de son intrigue. La performance de Tom Cruise est énorme. En tant que spectateur, je me suis laissé porter par l’histoire. Néanmoins, je regrette que l’ensemble ne soit pas davantage intense et rythmé. De plus, certaines solutions narratives auraient pu être davantage approfondies. Enfin, le personnage de Julia est, à mes yeux, le point faible du film. Je vous incite malgré tout d’aller découvrir cet opus. Il s’agit d’un objet cinématographique intéressant qui pourrait agréablement vous surprendre…