La suite pas de trop, mais pas pour autant bonne

Quantième Art


Le plus grand mérite d'Ocean's Thirteen ? Il a le même réalisateur que les deux premiers films de la série, ce qui lui donne une familiarité rassurante. Et un certain ennui. Il se trouve que c'est justement cette dualité qui fait du film quelque chose de comestible, car on la retrouve dans le scénario – avec les Ocean's, c'est toujours une question de scénario. J'explique.


L'introduction est timide mais elle ne retombe dans aucun des pièges tendus aux premiers opus. Elle n'est ni haletante, ni malproprement compressée. Elle est même un peu décorée de figurants ; un serveur de passage, etc. L'ambiance est mieux gérée, la musique ne jouant plus un rôle de figurant estropié.


L'histoire, cette fois-ci, tourne autour de la vengeance. Il s'agit de faire perdre beaucoup d'argent à un casino pour que le propriétaire en ressente les conséquences, et ce avec classe et discrétion. Une discrétion qui implique le creusage d'un tunnel sous le casino par une foreuse du Tunnel sous la Manche afin de provoquer un séisme. Logique, non ?


C'est là l'élément qui apporte le plus de bien et de mal à la fois, et qui permet au scénario de ne plus du tout s'embarrasser de la question de la crédibilité : on part en science-fiction totale (pas dans le sens où il y a de la science et de la fiction mais dans le sens où l'extravagance est le verre d'eau choisi pour faire passer la pilule). La science-fiction excuse pas mal de choses, mais c'est elle qu'il faut excuser. Or Ocean's ne se veut pas un film de science-fiction, ce en quoi il penche plutôt vers la mauvaise pente.


Le film sort un peu de l'engluement de ses prédécesseurs, mais il n'arrive pas pour autant à être un bon film. Il suffit pour s'en rendre compte de prendre pour exemple la panne d'inspiration de Soderbergh quant aux transitions. Les plans aériens du fabuleux building de Willy Bank sont une réserve monotonede ciment pour la construction précaire des fondations de Thirteen. Et l'on cache toujours la moitié des choses au spectateur, dans des dimensions qu'il est toujours impossible d'appréhender. D'autant que les procédés incroyables mis en place par les personnages rebondissent comme des balles magiques dans l'histoire en cassant pas mal de trucs au passage. On n'en voudra pas à Julia Roberts de ne pas être revenue.

EowynCwper
5
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le 14 mai 2018

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Eowyn Cwper

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