Quantième Art
Ocean's Twelve est un peu pragmatique ; il a appris des erreurs de son prédécesseur en ce qu'il s'embarrasse moins d'une incrédibilité caricaturale. Même si cela lui coûte de devoir mettre le spectateur en attente de quelque chose qui ne vient jamais, parce que la nature « Mission: Impossible » du scénario n'aboutit jamais à son parachèvement. Au lieu de quoi, toujours autant de choses sont cachées au spectateur (au temps pour le pragmatisme), effritant le côté palpitant de l'histoire parce que, honnêtement, qui arrive à suivre ?
L'entrée en matière est bien hiérarchisée, se faisant pour cette fois le témoin plaisant de la racaille de luxe qui se sert des billets de banque à des fins hygiéniques, et cela malgré le fait que le montage soit un peu trop compressé ; l'audio d'une scène déborde sur la scène précédente, ce qui sème la confusion plus d'une fois, comme si on en avait besoin. La vraie faiblesse du film, en fait, c'est que c'est un film d'actions, mais pas d'action, ni de personnages. En ce qui les concerne, on doit faire confiance aux bases posées par le premier film car leur caractère n'est pas mieux élaboré. Même le caméo format mammouth de Bruce Willis, même s'il est assez drôle, est un bazar monumental, comme une bonne idée poussée – beaucoup – trop loin.
Bref, il est étonnamment mou pour un heist movie et la succession des micro-évènements qui le composent ne font que le faire rebondir hors de portée de la grâce autour d'un axe qui se veut clair mais qu'on a l'impression de voir se construire continuellement en retard. Toujours pas à la hauteur de son casting.