Un film qui s’évertue à paraître décalé alors qu’il est très classique !
(...) D’emblée, ON A MARCHÉ SUR BANGKOK surprend – plus qu’une pitrerie dans un cadre exotique, on se retrouve davantage devant une comédie d’aventure. Le film d’Olivier Baroux n’hésite pas à mettre en scène de l’action, des courses-poursuites. Il se tente même parfois au suspense. Les effets sont un peu cheaps, on peine à vraiment s’impliquer dans ces nombreuses scènes, mais l’intention est là – il y a un petit côté comédie à l’ancienne, qui rappelle parfois L’HOMME DE RIO, LA CHÈVRE ou LE JAGUAR – qu’il imite sans jamais flirter avec les meilleurs d’entre eux. Ce n’est pas la première fois que Kad Merad prend part à ce genre de production (il était déjà à l’affiche de SAFARI et de RTT) mais l’idée est ici plus poussée et surtout plus évidente.
Reste qu’au-delà de ça, ON A MARCHÉ SUR BANGKOK ne présente pas grand-chose de vraiment singulier. Les rares touches d’humour tombent presque tout le temps à plat, l’ensemble du casting est au mieux mal utilisé, ou au pire très agaçant. Le film s’évertue à paraître décalé alors qu’il est très classique – la ridicule scène finale est à cet égard un bel exemple : ni drôle, ni originale, juste aberrante de simplicité alors qu’elle s’efforce à prouver le contraire.
Le film de Baroux n’est pas une purge, en tout cas pas au point qu’avait pu l’être SAFARI. Il y a des bonnes choses, quelques plans étonnement réussis – pourtant rien ne semble fonctionner : les blagues un peu cyniques disséminés tout du long sont avortées par l’aspect grand public du métrage, le cadre assez original est complètement gâché par des personnages déjà vus cent fois – Kad Merad joue le Kad Merad, bourgeois candide plongé dans environnement qui n’est pas le sien. On lâche un sourire subtil ici et là – les rires sont encore plus rares – mais c’est la plupart du temps une impassibilité circonspecte qui répond aux gags du film (...)
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