L'hallucinante profusion de films de super héros sur nos écrans de cinéma ces dernières années ont au moins le mérite de permettre à d'autres cinéastes d'aborder le genre sous un angle différent.


C'est le cas de ce "On l'Appelle Jeeg Robot", film italien réalisé par Gabriele Mainetti (essentiellement connu en temps qu'acteur) et qui a reçu une pléthore de récompenses (à Gérardmer, mais a surtout raflé plusieurs David di Donatello - les Césars italiens -)


"On l'Appelle Jeeg Robot" prend la forme d'une "origin story" : En effet, le film met en scène la création de son super héros, nous offrant ainsi le parcours d'un personnage complètement antipathique devenant l'espoir d'une société liée à de nombreux troubles.


Car la grande force du film de Mainetti est d'ancrer son film dans la réalité de l'Italie : On nous présente un pays en proie à de nombreux conflits, où le crime et la corruption domine ! Notre protagoniste fait d'ailleurs partie intégrante de cette société qui se barre en vrille : Un pauvre chômeur solitaire au physique ingrat, sans ambition autre que des plans tordus et crapuleux pour parvenir à ses fins.


C'est grâce à l'arrivée d'une jeune fille très (TRES) perturbée que ses choix et ses ambitions évolueront.


On a ainsi droit à une galerie de personnages complètement iconoclastes et qui permettent de dynamiter un peu ce qui se fait d'habitude dans les films de super héros : Tous les personnages sont des losers, du protagoniste au grand méchant, un gitan mégalomane... ancienne star de la TV réalité ! Et forcément, d'une cruauté sans pareille !


En bref, ne vous attendez pas à assister à une grosse bourrinade un peu pulp et haute en couleurs ! "On l'Appelle Jeeg Robot" reste dans l'ensemble très premier degré, bien loin des fumetti que l'Italie a pu produire dans les années 70 ! La photographie reste à ce sujet très sobre, d'une austérité presque déprimante !


On a quand même droit à quelques scènes assez gratinées, tel ce cambriolage d'un distributeur automatique (à mains nues) ou ces scènes où le (anti) héros se retrouve vautré devant sa TV à se masturber devant du porno et à manger des crèmes danette !


Finalement, le seul soucis que je peux lui trouver sont ces scènes entre le protagoniste et Alessia, la jeune fille qui bouleversera son quotidien. Bien que ces scènes sont nécessaires pour l'évolution du personnage principal, elles restent néanmoins traitées de manière un peu trop "cul-cul-la-praline" !


"On l'Appelle Jeeg Robot" est un film qui mérite d'être vu, ne serait ce que pour se rassurer que "oui, un film de super héros n'a pas besoin de ressembler forcément à un film de super héros" ! Il parvient même à se montrer galvanisant dans son plan final, chose qui a tendance à nous manquer dans toutes ces productions luxueuses à 200 millions de $... un comble quand on sait que "On l'Appelle Jeeg Robot" n'a coûté qu'environ 1 million d'€ !

BLOODY-COUNT
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le 27 nov. 2017

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