"On l'appelle Jeeg Robot", peut-être, mais surtout comment appeler, ou classer ce film italien si incroyable dans son imagination, son originalité et son audace ? On ne s'attend absolument pas à une telle débauche d'idées qui mélangent les genres et les influences comme jamais ! C'est comme si le réalisateur avait voulu tout inclure dans sa recette : de l'humour, de la cruauté et du réalisme à l'état pur (ici on ne fait pas semblant !), de la tendresse et de l'amour, et même une petite dose de philosophie ! On pourrait être perplexe de ces ingrédients pour élaborer une histoire de super-héros, bien particulière il est vrai, mais ça marche ! Gabriele Mainetti plante déjà le décor dans une Rome inquiétante, où des terribles gangs mafieux n'y vont pas de main morte, où la violence n'est pas dissimulée d'autant plus que celui qu'on surnomme Le Gitan est une espèce d'individu qu'on préfèrerait ne pas croiser au coin de la rue... Et pourtant, au milieu de tout cela, notre super-héros plutôt mal dégrossi dans son comportement et ses habitudes, perdu et mal parti dans la vie, sera malgré ses nouveaux pouvoirs, loin d'être le reflet de ceux auxquels on pense. C'est bien cet aspect, en le voyant évoluer dans un contexte dangereux et anxiogène, en défenseur de sa petite protégée encombrante mais très touchante (Ilenia Pastorelli), qui nous ravie au plus haut point, toute plongée dans son monde de manga délirant qu'elle est ! Cette note va d'ailleurs influencer l'esprit du film avec beaucoup de malice ! On passe ainsi de l'horreur brute et sanguinaire à la douceur naïve en un instant, de la folie pure et incontrôlable à une étreinte douce et réconfortante... Indescriptible et du jamais vu ! Ici, au contraire des productions américaines, et même de la sympathique parodie "Deadpoll", on s'éloigne de très loin des codes en vigueur, et ce sont des situations complètement surréalistes qui font la différence; elles s'enchaînent à la folie, avec des personnages déjantés et très différents, et ce sans que l'on s'y attendent le moins du monde. Dans le genre Claudio Santamaria (Jeeg Robot) paraîtrait même bien sage à côté de l'extravagant et déglingué Luca Marinelli (Le Gitan)... Tout n'est que surprise jusqu'à la fin (et quelle fin explosive !), tout est nouveau et hors norme... Et que ça fait du bien, franchement !

HenriMesquidaJr
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le 11 sept. 2017

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