Once Upon A Time… In Hollywood, le neuvième film de Quentin Tarantino, est un film qui malheureusement n’est pas un grand succès. Désolé de vous décevoir, je suis allé voir ce film avec un ami et nous sommes tous les deux ressortis de cette séance assez déçus.


Le film se situe donc en 1969, l’année qui fit trembler Hollywood. Du royaume insouciant dévolu à la fête, aux danses et aux rêveries psychédéliques, et où les films s’enchainent dans les salles obscures et les drive-in, la Cité des Anges bascule dans l’horreur la nuit du 8 au 9 Août lorsque des membres de la secte de Charles Manson s’introduisent, sur les ordres du gourou, dans une belle demeure de Cielo Drive. Le massacre fait cinq victimes, dont l’actrice Sharon Tate (la femme de Polanski), enceinte de huit mois, ainsi que des amis à elle. L’atrocité du fait divers bouleverse Hollywood, et le sadisme perpétré par les meurtriers engendre rapidement la fascination morbide des tabloïds. Le crime scelle la fin de l’âge d’or hollywoodien. Le visage de Charles Manson devient l’incarnation du mal tandis que celui de Sharon Tate se fait le symbole d’une innocence perdue.


Le film nous place donc dans le Los Angeles des années 1969, et sur la durée du film on y croit. Je ne reproche rien à Quentin Tarantino sur ce point. Son titre de film Once Upon A Time… In Hollywood est une allusion aux films du grand Sergio Leone (Il était une fois dans l’Ouest et Il était une fois en Amérique). Parlons à présent du scénario.


Il était une fois donc, un acteur de seconde zone et le cascadeur qui lui sert de doublure. Rick Dalton (Leonardo DiCaprio) est le Steve McQueen du pauvre, l’homme qui aurait pu devenir une star mais à qui la chance a manqué. Au lieu de décrocher le premier rôle de La Grande Evasion, notre héros doit se contenter d’incarner les méchants cowboys dans des séries télévisées, se retrouve catalogué comme acteur du petit écran, et peine à s’imposer au cinéma. Son désenchantement le pousse à boire, un peu trop, seul dans sa maison de Cielo Drive. Jusqu’à ce qu’un soir Rick ne se prenne à rêver d’une rencontre avec ses nouveaux voisins, Sharon Tate (Margot Robbie) et son célèbre réalisateur de mari. À ses côtés, Cliff Booth (Brad Pitt) s’est quant à lui résigné à renoncer à ses rêves. Il faut dire que personne à Hollywood n’ose plus côtoyer le cascadeur, soupçonné d’avoir noyé sa femme en la jetant par-dessus bord. Il n’y a guère plus que Rick pour apprécier la compagnie de Cliff, devenu son homme à tout faire. Quand Rick tourne devant la caméra, Cliff parcourt les rues ensoleillées de Los Angeles, au volant de sa voiture. Il observe la ville et avec elle, le monde. Son regard croise alors la route de jeunes hippies qui errent dans les rues. Il ne faut pas bien longtemps au spectateur pour comprendre qui sont réellement ces jeunes filles en fleurs… La menace plane – le mal rôde dans la Cité des Anges.


Le film se divise en deux parties, l’une sur Rick et l’autre sur Cliff. La partie sur Rick n’est pas la plus intéressante. C’est surtout long, des scènes qui servent à rien. DiCaprio incarne avec brio ce looser qui boit trop, qui fume trop, qui joue les cowboys moustachus.


La partie sur Cliff est par contre bien plus intéressante, mais qui ne mène nulle part si je puis dire. On voit qu’il est bad-ass, il est suspecté d’avoir tué sa femme et flirte avec une fille de la famille Manson, Pussycat (Margaret Qualley). Cette fille est un mélange de charme ravageur et de perversité vénéneuse.


On arrive donc à la famille Manson et donc à Charles Manson. Et évidemment, le spectateur sait qu’il s’agit de l’élément perturbateur du film. Tarantino nous livre sa version de cette affaire, mais malheureusement encore une fois ça ne nous mène nulle part.


En plus de ces deux parties, le film ajoute une autre partie concentrée sur Sharon Tate. Et cette partie-là n’est clairement pas intéressante. Margot Robbie, dans ce rôle, n’est pas suffisamment exploité. Même si ce personnage est le symbole d’une innocence irrémédiablement perdue, on ne peut pas dire, dans ce film, que Sharon Tate passe juste son temps à aller voir des films, danser et dire aux gens « Oui c’est bien moi, Sharon Tate ». Très franchement, ça ne sert à rien. Et pour finir, pendant tout le film, on nous fait un teasing du massacre de Sharon Tate qui au final n’aboutit pas. Alors que c’est censé être le point culminant du film. Donc grosse déception.


En conclusion, c’est un film où Tarantino se permet de réécrire l’histoire d’Hollywood. Ce film a pourtant tout ce qu’il faut, c’est-à-dire : un scénario en or, les moyens, le casting, la musique. Mais le film en lui-même n’est pas assez prenant et la fin est nulle. Pendant la durée du film, c’est difficile de rester concentré dessus pendant 2H42, même si c’est une comédie dramatique avec les deux vedettes du cinéma : Leonardo DiCaprio et Brad Pitt.

BatDark
4
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le 8 déc. 2019

Critique lue 200 fois

BatDark

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