Orange Mécanique, ou l'un des films les plus violents de tout les temps, mais aussi l'un des plus réussi. Réalisé en 1971 par le maitre Kubrick, ce long métrage d'anticipation prend place dans un futur proche et volontairement indéterminé dans lequel évolue Alexandre Delarge. Jeune homme d'une vingtaine d'année, sociopathe et meneur d'une bande violente et sans pitié, Alex passe ses nuits entre sex, violence, drogue et abus en tout genre. Alors qu'il se retrouve piégée par ses alliés et emprisonné, il devient le sujet d'un sombre traitement visant à endiguer ses accès de violences, le traitement Ludovico...


Comme pour 2001: L'Odyssée de l'Espace, Kubrick découpe son film en plusieurs parties distinctes. Ainsi, plus le film avance, plus la violence est folle, et les sentiments du spectateur à l'égard d'Alex évoluent. Cependant, ne vous attendez pas à assister à une violence sanglante où l'hémoglobine jaillira sur la caméra et où de pauvres diables seront contraints de se retirer un oeil à la recherche d'une clé. La violence d'Orange Mécanique est à la fois montré et suggéré. Ainsi, la souffrance des personnages et notamment d'Alex sera à la fois montré, sans violence explicite superflue, et décrite par la voix off d'un Alex narrateur. Comme d'habitude chez Stanley Kubrick, la direction artistique est tout à fait exceptionnelle, et le détail des clins d'oeil de chaque plans est fortement appréciable. La performance de Malcolm McDowell dans le rôle principal est tout simplement l'une des meilleures performance de comédien de l'histoire du 7ème art. D'autre part, la bande original de film, à la fois moderne et classique souligne la décadence de cet univers dystopique. La musique joue d'ailleurs un rôle capitale dans le déroulement de l'intrigue et contribue au tour de force du film, de faire passer la haine et le dégout du spectateur au profit de la compassion pour un Alex semblant presque s'humaniser.


Véritable satyre de la société moderne, le propos d'Orange Mécanique est d'une universalité remarquable. A travers cette intrigante histoire, Kubrick explore des thèmes tel que la violence, la science, la place des arts dans la société et les conflits de générations. Grâce à son intemporalité toute choisit, le film ne prend pas une ride et se laisse apprécier avec toujours autant d'intérêt, autant pour son fond que pour sa forme. Un chef d'oeuvre d'envergure, sans fausse note, transcendant les genres du thriller dystopique et du film d'épouvante.

RomainSciara
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le 8 avr. 2016

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