Il me semble que je suis éternellement condamné à désapprouver les drames français qui perdurent depuis les années 2000. Les personnages ne doivent faire que des erreurs, parce qu'ils doivent être malheureux et méchants pendant tout leur temps à l'écran, laissant échapper des sourires de temps en temps pour rappeler qu'ils sont humains. C'est le drame pour le drame, pas foncièrement mauvais – et les acteurs sont à chaque fois meilleurs pour incarner la douleur – mais qui fait le choix incompréhensible – et hélas à la mode – de ne montrer que le glauque et l'horreur.
Montrer, encore, ça se comprendrait, mais l'œuvre veut que, dans son réalisme, tous les personnages en soient imprégnés, et de rien d'autre. C'est de l'insupportable en boîte, la némésis de la catharsis. Une prescription contre la joie de vivre. Je n'ai nulle envie de me promener dans un monde où des gamines de treize ans sont des nymphomanes et où leurs versions adultes sont des criminelles dépressives ne diffusant aucune chaleur dans les plans froids qui passent d'un appartement à la ville à la voiture, lieu apparemment consacré pour des parties érotiques qui s'enfilent comme des perles sans rien apporter d'autre qu'un bonheur génétiquement modifié dans le morne ambiant... Je n'ai aucune envie que son humeur s'attache à moi comme une tique, pourtant c'est fait pour. Absolument intenable.
Quantième Art