David Mackenzie, tourne ici son Game of Thrones à lui, qui n'est autre qu'une suite spirituelle de Braveheart, puisqu'il dépeint une période qui suit directement celle de la révolution de Wallace. Déjà fort de plusieurs films excellents, Mackenzie explore différents styles, et excelle dans chacun d'entre eux. Outlaw King, c'est son film historique d'aventure.


Dès l'ouverture, Mackenzie se lâche avec un plan-séquence qui transpire la tension, supprimant d'ores-et-déjà toute incertitude quant à ses qualités techniques. Outlaw King nous offre également de superbes scènes sur les champs de batailles. Finalement, on y retrouve assez peu de réelle émotion, il s'agit plutôt d'un film qui se veut spectaculaire, avec de belles chorégraphies de combats, et des paysages splendides accompagnés de musique épique.


Cependant, on a affaire à des personnages certainement trop romancés : Robert le Bruce est un Ned Stark en puissance, le roi d'Angleterre est méchant, son fils idiot et méprisable avec un complexe d’œdipe à la Commode dans Gladiator. Scénaristiquement, les camps sont installés, et sont peut-être trop confortables.


A la fin du film, une scène est dédiée au prince. Cette scène, particulièrement réussie, m'a rendu épris de pitié pour le pauvre prince, frétillant dans la boue tel magicarpe, plus bas que terre, appelant à l'aide. Cette scène, à mi-chemin entre la jouissance et la gêne, témoigne d'une finesse quant à l'écriture des personnages qui aurait pu être géniale si elle ne se cantonnait pas à une simple scène.


On regrettera également les prises de décisions douteuses des adversaires sur le champ de bataille, comme envoyer la cavalerie à corps perdu dans un marécage. Mais au-delà de quelques rares incohérences et prises de décision faciles, Outlaw King est un film vraiment jouissif qui nous offre tout ce que l'on peut attendre d'un film de son genre.


Les personnages historiques évoluent dans des contrées sublimes, avec des décors somptueux, et rien que pour cela Outlaw King ne peut qu'être immersif, voire passionnant. On ressent une véritable volonté d'authenticité. Outlaw King n'a pas l'émotion de Perfect Sense, ni la classe de Comancheria, ni la puissance des Poings contre les murs ; il a un peu de tout ça.

Monsieur_Cintre
7
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le 18 avr. 2020

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Monsieur_Cintre

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