Après avoir réalisé les trois monstres que sont Se7en, The Game et Fight Club, Fincher s'est attelé au projet Panic Room. Il n'a pas souhaité refaire un film à la tension insoutenable et a préféré se concentrer sur la forme du film. C'est pourquoi ce long-métrage est un peu boudé par les fans, malgré le fait qu'il possède beaucoup de qualité.
La caméra est remarquable. Elle se déplace avec une aisance rare. Elle monte, descend, se retourne, passe par une serrure pour suivre les personnages dans des faux plans séquences millimétrés. Les scènes s'enchaînent de manière extrêmement fluide et les pièces de l'immense maison où se déroule l'action sont parcourues en quelques secondes, permettant de suivre les actions des personnages quasiment en parallèle. Cela donne un rythme qui compense l'absence de réelle tension.
Le scénario se révèle au final assez classique mais livre un grand nombre de scènes efficaces. Les possibilités scénaristiques de la cambre de sécurité ont vraiment été poussées à leur maximum. Toutefois, il est dommage de mettre autant en avant des éléments servant plus tard dans l'intrigue. A quelque moments, l'effet de surprise aurait mieux fonctionné. Le film se moque parfois de lui-même à travers quelques petites touches d'humour. A un moment il évoque une incohérence, et le fait d'en parler permet de la faire disparaître. C'est bien vu.
Dans l'ensemble Panic Room fait office d'exercice de style et n'est aussi époustouflant que les autres longs-métrages de Fincher, mais il reste bon et soigné dans l'ensemble.