Papa, maman, la bonne et moi est d’abord une chanson de 1950, puis un numéro de cabaret et enfin une ravissante adaptation par Pierre Véry et Marcel Aymé pour Jean-Paul le Chanois avec dans le rôle principal, Robert Lamoureux, l’auteur et l’interprète original des premières inspirations…

Dans un immeuble parisien, Robert vit petit-bourgeoisement avec son père sévère, sa mère qui rêve de théâtre et un défilé de bonnes. Terminant ses études de droit, il se fait virer de son stage pour avoir trop courtisé une secrétaire goutée par le patron et rencontre une jolie femme avec sa nièce qui se trouve habiter justement dans son immeuble, mais au sixième étage, dans les mansardes pour domestiques relouées après-guerre à prix exorbitants à des malheureux qui cumulent les conditions de vie difficiles…

Il y a un petit côté Clair/Becker dans ce dernier étage de prolo qui vit comme dans un autre monde, et ce n’est pas l’aspect le moins charmant du film, même s'il n'est que secondaire.

Un brin théâtral, le film propose tout de même un casting aux petits oignons, un Lamoureux encore balbutiant mais déjà irrésistible qui propose une voix off tout en détachement, une Nicole Courcel fraîche et touchante, un Fernand Ledoux bougon et une Gaby Morlay absolument épatante.

A noter la présence de Louis de Funès en voisin qui bat sa femme et toujours prêt à donner un coup de main pour déménager, ce qui donne lieu à une scène burlesque un peu en porte-à-faux, d’ailleurs, mais rien de bien méchant…

C’est d’ailleurs le côté absolument gentil du film qui lui donne toute sa saveur, un vrai divertissement familial des 50’s 60’s, un peu à l’américaine, comme un lointain cousin gouailleur du diptyque de Minnelli avec Spencer Tracy et Liz Taylor…

D’ailleurs à propos de diptyque, ils en ont même fait une suite que je risque de voir bientôt, parait qu’ils ont viré la nièce encombrante, c’est déjà ça de pris…

Soixante années plus tard, le film se fera dépouiller de fond en comble pour en faire un succès avec Luchini et Kiberlain, c’est dire si le cinéma français se porte bien…

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le 21 juin 2013

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Torpenn

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