Premier film que je vois du réalisateur et donc découverte pour moi de Schaffner avec Papillon, un requiem touchant pour la liberté, conté à travers les tribulations d'un prisonnier au mental d'acier, dans les différents se(r)vices du bagne de Cayenne.
Papillon, en plus d'être un film d'aventure sublimé par les grands espaces qu'il met en scène, est avant tout un film d'acteurs, porté par le superbe duo McQueen / Hoffman. Les deux sont vraiment touchants dans leurs roles respectifs, et la durée du film permet à Schaffner de réellement développer les deux personnages en profondeur. D'une alliance intéressée les deux compères vont lier une amitié très pudique, développée dans une quête ultime de leur liberté perdue.
Schaffner maîtrise les espaces qu'il filme et délivre un film multi genre envoûtant, porté par une BO efficace qui pénètre votre esprit pour porter l'image avec harmonie.
Je reprocherai au film de vouloir peut être trop en faire, étant un peu déséquilibré dans son ensemble. Certaines scènes sont d'une force terrible, comme toute la partie dans la prison du silence où Papillon se voit enfermé dans le noir, ayant pour seul contact avec l'extérieur un mince filet de lumière qui nous laisse entrevoir sa décrépitude dans un clair obscur superbement géré. Mais d'autres séquences sont un peu plus fébriles. En effet, pour moi la partie évasion est moyenne, entre le moment où les prisonniers se faufilent en douce pour escalader le mur jusqu'à la rencontre avec l'homme tatoué, les lépreux et le long passage chez les indiens qui, bien que joli par sa poésie, m'a paru un peu trop appuyé pour être crédible. Par moment, on sent également un peu trop le "basé sur une histoire vraie", comme la fin où ils se sentent obligés de nous dire comment ça finit réellement. J'aurais préféré voir le film finir plus ouvertement.
Toujours est-il que Papillon est une jolie fresque, un film d'aventure très agréable à suivre, porté par un casting à la hauteur ainsi qu'une réalisation et une bande son qui prennent soin de leur sujet .