Bong Joon-Ho est l'auteur de "Memories of Murder", film que j'adule, mais également de "The Host", "Snowpiercer", "Okja", "Mother", tant de films ayant remporté un certain succès critique. Je n'attendais rien de "Parasite" précisément parce que le réalisateur avait déjà tout prouvé. Et pourtant, "Parasite" est somptueux, à la fois comique, dramatique, réfléchi et parfaitement construit.


"Parasite" c'est un peu le "Get Out" coréen, en drame familial parsemé de touches d'humour. Jamais vraiment dans la rigolade, toujours dans le non-dit, toujours dans la subtilité. On parle d'inégalités de richesse, d'insertion dans la société, du mode idéal de vie, de la pure impossibilité de cohabitation entre un pauvre et un autre avec sa Cadillac.


"Parasite" est un film idéal, qui a de l'espoir, mais également un film avec une morale plutôt négative. Est-il possible de survivre en Corée, en étant pauvre face aux catastrophes naturelles, quand les plus riches les ignorent et ne soucient guère de ces individus ?
Est-ce l'idéal de devenir riche pour sauver les siens ? Serions nous à notre place dans ce modèle de vie ?


"Parasite" pose la question de l'intrus dans la société, sous terre ou au-dessus de la terre. Finalement, le parasite n'est pas individuel, il est la nature même d'une société définitivement devenue parasite tant la responsabilité collective a disparue au profit d'une individualité excessivement centré sur son besoin plutôt que sur celui des autres.


Bong Joon-Ho parlait d'une enquête non-résolue, de prisonniers dans un train, d'un monstre envahissant une ville produit par le capitalisme, d'un animal recherché par des tortionnaires.


Et si finalement, c'était ça le cinéma du réalisateur : une société donnant constamment l'impression d'être un parasite, d'être celui en marge ou celui prisonnier d'un système ?

William-Carlier
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le 20 oct. 2019

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William Carlier

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