Une famille coréenne en situation de précarité parvient à trouver des emplois au sein d'une seule et même riche famille. Mais leurs procédés et leur plan vont finir par dégénérer.


Parasite est un film finalement assez drôle et plus proche de la satire sociale que du thriller ou du drame, catégories dans lesquelles on pourrait le classer. Son début est assez jouissif et insiste sur le comique pour souligner la misère sociale et économique de cette famille de quatre personnes, toutes au chômage, qui s'enfoncent dans cette décadence en omettant jusqu'à leur dignité. Cet abaissement est d'ailleurs symboliquement mis en évidence par leur logement dans le sous-sol d'une habitation. Cette symbolique du dessous se retrouvera d'ailleurs dans la maison des riches propriétaires.
Une famille aisée chez laquelle les "parasites" vont petit à petit s'incruster à la faveur de coups de pouce du hasard... ou de manœuvres moins reluisantes.
La manipulation et le sens de la comédie dont ils vont faire preuve poursuit le travail comique en insinuant la partie thriller psychologique. Il faut d'ailleurs souligner l'extrême élégance de la réalisation qui met en valeur ce qui constituerait presque un huis-clos. Le film bascule suite à un quiproquo et l'on voit alors le drame arriver...


Cette progression fait que le film se renouvelle même si la première partie est incontestablement plus réussie, brillante même, tandis que la seconde offre moins de génie sans être pour autant déplaisante. Parasite brasse les genres pour appuyer son thème de la misère sociale et de ses conséquences sur la condition psychologique des êtres humains qui se voient concernés.
Le sentiment de honte, le rabaissement, l'affaiblissement de la dignité mais aussi de la solidarité entre "miséreux" viennent gangréner le esprits.
Bong Joon-Ho joue merveilleusement avec cela pour créer un film plus drôle que touchant, pas centré sur l'empathie, mais intelligent dans sa conception et son exécution.


Un très bon film sans nul doute.

ngc111
8
Écrit par

Créée

le 22 mars 2020

Critique lue 182 fois

1 j'aime

ngc111

Écrit par

Critique lue 182 fois

1

D'autres avis sur Parasite

Parasite
AnneSchneider
8

La maison fait le moine...

La septième réalisation du monumental Bong Joon Ho est fréquemment présentée comme une critique acerbe des inégalités qui minent la société coréenne. La lutte, d’abord larvée et de plus en plus...

le 2 juin 2019

269 j'aime

37

Parasite
Vincent-Ruozzi
9

D'un sous-sol l'autre

La palme d'or est bien plus qu'une simple récompense. C'est la consécration pour un réalisateur ainsi que pour le cinéma qu'il représente. Il faut voir les discours de ces derniers qui, émus, avouent...

le 29 mai 2019

229 j'aime

30

Parasite
Larrire_Cuisine
5

[Ciné Club Sandwich] Lisez le premier paragraphe avant de nous insulter parce qu'on a mis 5

DISCLAIMER : La note de 5 est une note par défaut, une note "neutre". Nous mettons la même note à tous les films car nous ne sommes pas forcément favorable à un système de notation. Seule la critique...

le 4 juil. 2019

162 j'aime

23

Du même critique

La Pierre et le Sabre
ngc111
10

Critique de La Pierre et le Sabre par ngc111

Musashi, du nom d'un célèbre samouraï, est bien plus qu'un roman ; c'est un récit initiatique, un parcours auquel on assiste, et dans lequel chacun pourra puiser inspiration, force, et même, si cela...

le 13 avr. 2011

39 j'aime

6

District 9
ngc111
4

Critique de District 9 par ngc111

Toute la partie en forme de parabole sur la ségrégation raciale et communautaire est intéressante, on assiste presque mal à l'aise à l'étalage de la barbarie humaine avec une variété d'attaques qui...

le 15 janv. 2013

32 j'aime

2

Mémoires d'outre-tombe
ngc111
10

Critique de Mémoires d'outre-tombe par ngc111

Je suis finalement arrivé au bout des Mémoires d'outre-tombe. Cela aura été un plaisir quasi-permanent malgré l'importance de l'œuvre et sa densité. Des milliers de pages réparties en 42 livres,...

le 26 sept. 2010

32 j'aime

9