Une famille coréenne en situation de précarité parvient à trouver des emplois au sein d'une seule et même riche famille. Mais leurs procédés et leur plan vont finir par dégénérer.
Parasite est un film finalement assez drôle et plus proche de la satire sociale que du thriller ou du drame, catégories dans lesquelles on pourrait le classer. Son début est assez jouissif et insiste sur le comique pour souligner la misère sociale et économique de cette famille de quatre personnes, toutes au chômage, qui s'enfoncent dans cette décadence en omettant jusqu'à leur dignité. Cet abaissement est d'ailleurs symboliquement mis en évidence par leur logement dans le sous-sol d'une habitation. Cette symbolique du dessous se retrouvera d'ailleurs dans la maison des riches propriétaires.
Une famille aisée chez laquelle les "parasites" vont petit à petit s'incruster à la faveur de coups de pouce du hasard... ou de manœuvres moins reluisantes.
La manipulation et le sens de la comédie dont ils vont faire preuve poursuit le travail comique en insinuant la partie thriller psychologique. Il faut d'ailleurs souligner l'extrême élégance de la réalisation qui met en valeur ce qui constituerait presque un huis-clos. Le film bascule suite à un quiproquo et l'on voit alors le drame arriver...
Cette progression fait que le film se renouvelle même si la première partie est incontestablement plus réussie, brillante même, tandis que la seconde offre moins de génie sans être pour autant déplaisante. Parasite brasse les genres pour appuyer son thème de la misère sociale et de ses conséquences sur la condition psychologique des êtres humains qui se voient concernés.
Le sentiment de honte, le rabaissement, l'affaiblissement de la dignité mais aussi de la solidarité entre "miséreux" viennent gangréner le esprits.
Bong Joon-Ho joue merveilleusement avec cela pour créer un film plus drôle que touchant, pas centré sur l'empathie, mais intelligent dans sa conception et son exécution.
Un très bon film sans nul doute.