Le monument de Bong Joon-ho

Parasite n'est pas un film comme les autres. Ce n'est pas une palme d'or comme les autres. Il caractérise ce que fait le cinéma sud-coréen depuis plusieurs années, une magnifique satyre sur sa société et sur le monde. Sur ses carences, sur ses névroses, ses défauts, sur sa folie.
Je suis ressortie bouleversé de ce film, rarement j'ai été autant pris dans un film. Parasite englobe tout ce qui fait la beauté du 7ème art. C'est horrifique, ubuesque, pathétique, fascinant, déroutant, imprévisible, surprenant, choquant. Il y a tant de superlatifs pour qualifier Parasite. Il sort totalement des sentiers battus.
L'histoire est rondement mené, tient le spectateur en haleine sans jamais montrer où et comment va se terminer le film. Ce dernier touche à toutes les ficelles de la société. Énorme critique de la lutte des classes dans une période où les tensions mondiales autour de cette lutte est au plus haut point. Les personnages principaux ne sont pas forcément de bonnes personnes, ils doivent survivre à un monde sauvage, qui ne laisse aucune place à la faiblesse, la gentillesse ou l'empathie.
Si la fin est terrifiante et surtout d'une tristesse infinie, elle laisse une infinité de réflexion autour d'une oeuvre qui va plus loin que tout autre film.
Énorme réussite et triomphe pour Bong joon-ho qui est enfin récompensé pour son immense travail de réalisateur depuis tant d'années. Parasite est, pour moi, son plus réussi, son plus beau. Rarement un film aura autant touché la perfection cinématographique. Les scènes sont aussi belles que censés, aucun détail n'est laissé au hasard.
Ce film peut devenir une référence dans les années à venir tant il porte en lui une multitude de qualités. A voir absolument pour tout les amoureux du cinéma. Un film sans commune mesure, d'une beauté folle.