Des familles riches et des familles pauvres...

En ce mois de décembre, lorsque le rattrapage des films de l'année sonne pour pouvoir faire un Top 2019 potable, il faut dire que j'ai toujours l'espoir de voir quelques perles en plus. Pour le coup, après une année confortable avec plusieurs long-métrage m'ayant marqué au fer rouge, je n'attendais pas forcément à voir encore des coups de cœur. Pourtant, Parasite est alors arrivé, et est venu rendre encore plus compliqué le choix du haut du classement...

Déjà, il fait dire que ce cher Bong Joon-Ho ne m'avait jusqu'ici pas forcément convaincu. N'étant pas un fin connaisseur je n'avais visionné que deux oeuvre de sa filmographie : Okja et Snowpiercer qui m'avait tout deux laissé de marbre. Pourtant, j'ai eu l'impression à travers Parasite de découvrir un tout nouveau réalisateur.
Car clairement, la caméra de cette oeuvre ait tenu d'une main de maître par un artiste plein de talent. Les mouvements sont fluides, suivant les péripéties avec perfection et ne laissant pas le choix aux spectateurs un minimum impliqué que d'être impliqué dans le film et de laissé dérouler les 2 heures 12 sans voir le temps passer. Je reste encore admiratif d'un mouvement aérien de l'image vers la fin de l'oeuvre, mais aussi lorsque, pour découvrir la maison de l'architecte, la caméra va suivre le personnage et va rester dans son dos. On sent vraiment à quel point Joon-Ho a été minutieux au possible lorsqu'il a s'agit de placer puis de déplacer son outil principal.

Et puis comment ne pas parler directement des décors lorsque l'on parle du travail de réalisation. Que ce soit pour mettre à l'image une scène de chaos ambiant, pour montrer l'écart flagrant entre riche et pauvre ou tout simplement pour donner vie à la fiction, rien n'est laissé au hasard dans les plan qui nous sont offerts. Je trouve vraiment que l'on ressent très vite la passion qu'a mis l'artiste dans son oeuvre, et à quel point Bong Joon-Ho se complaît mille fois plus dans des productions moins importante que les blockbusters américains qu'étaient Snowpiercer et Okja.

Ensuite, je vais parler du scénario du titre et là encore, il n'y a rien à redire. Structuré en deux parties, la narration commencera par introduire la famille modeste au sein de la demeure bourgeoise puis, dès que l'on sonne à la porte, on plongera dans un tout autre film qui, je peux vous le dire, devrait vous faire avoir quelques sueurs. Lorsque j'ai vu "chercher l’intrus" sur l'affiche je dois dire que j'ai eu tendance à m'attendre à un huit clos et moi qui suis fan du genre, j'en était ravie. Autant vous dire que ce n'est pas vraiment le cas, même si une bonne partie du film se déroule dans la même maison. En revanche, les quelques sueurs froides n'étaient non pas du à une volonté de faire peur aux spectateurs un soin d'Halloween mais bien parce des personnages avec lequel je m'était attaché se retrouvent dans bien des situations. Je ne mâcherais pas mes mots en disant que le scénario est absolument incroyable, et qu'il est difficile de bouder son plaisir. Le script est absolument BÉ-TON, et l'imagination que le scénariste a eu admirable. Il y a du sens à tout les choix qui sont fait, une volonté de faire quelque chose de chaque scène, et je vais m’arrêter là parce que je crois que vous avez compris.

Enfin, parlons des personnages qui sont en grande majorité très réussi. Le père de la famille modeste a été mon préféré car il est interprété par un interprète très talentueux, au physique marquant et à la voix grave envoûtante. De manière général, le casting offre des protagonistes qui apporte dans chaque famille un intérêt tout particulier. Même si certains comme la gouvernante m'ont personnellement moins plu, voir des acteurs coréens m'aura dépaysé dans tout les cas, et fut un réel plaisir.

En conclusion, Parasite est un excellent film qui aura vraiment été une bouffée d'air frais en cette année 2019, et une palme d'or au Festival de Cannes amplement méritée. Quel plaisir de découvrir un Bong Joon-Ho aussi talentueux qui laisse parler tout son art !