Où sont Charlies ?

Il est certes assez exagéré que ce film ai reçu à la fois le César, la Palme d'or et 4 oscars (dont "meilleur film"); car une telle avalanche de distinctions laisse supposer d'avoir atteint la perfection ;
et à mon sens, aucune oeuvre quelle qu'elle soit, dont certaine bien plus grandiose que celle-ci, n'ont atteint cette dite perfection.

Mais, mais... Il est indéniable que "Parasite" frôle le chef-d'oeuvre, et qu'il s'agit en tout cas du film le plus abouti qu'ai réalisé Bong Joon-ho à ce jour.

La photo est maitrisée d'une façon quasi chirurgicale concernant les lumières, et le sens du plan sur la gestion des espaces est tout simplement époustouflant.
Son scénario à la fois simple et intelligent dont les thèmes récurants du réalisateur sont une fois de plus présents (famille et classe sociale), est porté par une narration efficace et bien rythmée.
Et le travail génial des acteurs dirigés à la perfections, donne naissance à des personnages incroyablement attachants qu'il est extrêmement jouissif de voir se confronter lors de phase de dialogue très bien écrites.

Mais, mais... le véritable point fort de cette oeuvre, c'est bel et bien sa génialissime mise en scène.
Malgré un 4ème visionnage, et ce, dans un laps de temps assez court, le plaisir garde la même fraicheur que lors de sa découverte.
On se délecte avec autant de gourmandise devant chaque scène, chaque petit moment, en léchant avidement le fond de l'assiette pour être sûr de ne laisser aucunes miettes, car chaque infime partie de ce gâteau a un goût exquis dont on semble ne jamais se lasser.
Même si comme énuméré plus haut, chaque aspect du film est travaillé de façon presque trop studieuse et pourrait au final donner lieu à une oeuvre parfaitement exécutée, mais relativement fade, ici il n'en est rien.
Ce florilège de technicité est canalisé, associé, fusionné puis relâché avec un sens aigu de la retenue pour nous offrir une mise en scène parfaitement dosée dont le rendu se savoure avec la même intensité à chaque visionnage.

Bong Joon-ho signe ici un grand film, et nous propose une véritable expérience cinématographique en se servant avec brio des outils qui caractérisent ce media pour s'exprimer.

La Palme d'or suffisait, et elle était largement méritée.