Petite surprise concernant ce film, qui n'est pas le nanar attendu ; au mieux, c'est très moyen, car il faut dire qu'il tombe au moment où Alain Delon devient une marque.
Donc on a Alain Delon 90% du temps, qui est exilé au Congo et il apprend que sa fille a été tuée à Lyon par des méchants très méchants, qui portent des voiles. Donc, Alain revient en métropole, et ça va chier des bulles ! C'est bête comme chou, on y trouve des têtes bien connues (Jacques Perrin, Vincent Lindon, Jean-François Stévenin), ainsi qu'une nudité gratuite comme je n'en avais pas vu depuis longtemps.
Alors, on a une femme flic (jouée par Fiona Gélin), qui prévient Delon qu'il ne doit pas faire justice lui-même. Comme il n'écoute pas, et qu'il n'a nulle part où rentrer après avoir éclaté quelques têtes, il se rend au domicile de la jeune femme qui lui propose un futon pour dormir : jusque là, c'est normal, me direz-vous. Sauf qu'Alain, qui en a marre de discuter par murs interposés, s'approche d'elle ... qui l'accueille complètement nue en enlevant les draps, mais limite comme si elle était un cadeau !
Le film est un véhicule pour Alain Delon, qui pour l'occasion s'est musclé ; et vas-y les plans où je te fais profiter de ma musculature saillante, comme ce combat inaugural au lourd sous-entendu homosexuel, où il casse la gueule à un colosse noir ... après lui avoir léché la joue pour le raser : comprenne qui pourra...
On a donc Alain qui rit, qui pleure, qui est ému, qui s'énerve, qui prend une grosse voix... il faut avoue que le charisme de l'acteur joue beaucoup dans le (petit) plaisir que j'ai pris à voir ce film. Les autres acteurs n'existent pour ainsi dire pas, y compris le pauvre Jacques Perrin, sans doute sous le coup d'un Lexomil durant le tournage.
Il y a des scènes assez bis, mais qui marchent plutôt bien, comme celle de fin au cirque. Mais en faisant ce film, qu'on peut prendre comme douteux sur la vengeance personnelle, j'ai du mal à ne pas y voir une certaine ironie de la part de Delon, comme la scène de la discothèque (très 80's) où il adresse un sourire complice à la caméra.
J'ai tellement de respect pour la carrière de Delon (du début jusqu'à Notre histoire) que ses conneries, comme celle-ci, je les accepte de pleine grâce ; ça a côté nanar sympathique.