Le scénario de départ est banal et a déjà été exploité des centaines de fois, ne serais-ce qu'avec "I Spit on your Grave" par exemple qui reprend le crédo facile d'une nana qui part s'isoler pour écrire.
On a donc un décor et une situation de base classique.
Passé ce détail, l'action arrive assez vite avec la voisine qui se fait tuer à coup de flèche et couteau par un tordu qui passait dans le coin.
Après ce meurtre, on se dit que ça ne peut qu'aller crescendo et nous offrir du sang, des gros frissons et une belle confrontation.
Mais...non.
Le réalisateur préfère que le tueur et sa proie jouent à cache-cache pour faire monter la tension.
Ca en devient même risible tellement que ça dure et que ça s'amuse à monter à l'étage, redescendre, tester un peu l'extérieur pour revenir à la maison.
C'était une bonne idée, mais elle dure vraiment trop longtemps de mon point de vue.
Par la suite, le point qui est sensé être novateur ici est la surdité de l'héroïne.
L'idée a été pointée, mais pas assez mise en valeur je trouve.
On voit plutôt la fille tourner de l'œil a de nombreuses reprises avec des images floues mettant en avant donc la vue et le toucher surtout quand elle effleure le bois pour sentir la présence du tueur.
Ne me lancer pas de tomates, mais ces deux sens volent un peu la vedette.
En tout cas, quand le tueur veut profiter du manque d'audition de sa victime, il échoue lamentablement plusieurs fois comme l'attaque dans la salle de bain ( comment est-il passé d'ailleurs dedans ? Le plan a été fait tellement vite) et l'entrée en matière quand il déboule dans le salon.
Je me suis même demandé à un moment si ce n'était pas lui le plus fragile des deux vu les tentatives ratées.
C'est moyen pour un film qui joue tout son temps sur un duel ( Même si le but n'était pas que la nana meurt dès le départ, j'en suis consciente hein mais...Tout de même. Quelques blessures auraient ravivé quelques moments creux je pense et ça aurait rajouté un peu de crédibilité au mec).
De plus, le tueur aime visiblement la soumission (avec le "Je vais attendre qu'elle saigne assez pour bien m'amuser à la fracasser et vu aussi l'étranglement choisi et non une autre méthode pour en finir").
Donc, le manque de balafres contredit ce fait au lieu de l'appuyer pour en faire un personnage charismatique comme le fut Michael Myers par exemple.
Vous avez capter ? Parce que je suis partie dans mon petit délire psy :)
L'utilisation d'objets quotidien pour se défendre (tire-bouchon, l'alarme incendie, le pesticide même si c'était de jolis coup d'œil au début du film) a malheureusement été vue dans "A l'intérieur" par exemple bien que le gore ne soit pas poussé autant.
On a une main écrasée plutôt bien faite, des carotides tranchées aussi mais rien de très exceptionnel et original.
La fin reprend celle du premier film que j'ai cité, dans lequel on peut voir l'actrice sourire de nombreuses fois. Vous savez ce petit sourire sadique, qui pointe le sentiment d'être encore en vie, mais aussi celui d'avoir pris plaisir à exterminer l'autre.
En résumé, j'ai trouvé ça simplet et peu recherché.
J'ai trouvé beaucoup trop de références pour sortir ce film du lot.