Une chose est sûre : Passengers est un super trompe l’œil ! En effet, la bande-annonce ne laisse apparaître qu'une facette du film, la plus évidente, à savoir la science-fiction. C'est vrai que le dernier blockbuster de l'année 2016 rappelle Gravity ou Seul sur Mars qui témoignaient également d'une catastrophe survenue en plein espace. Seulement voilà, Passengers se distingue par sa confusion des genres, aussi imprévisible qu'étonnante, qui surfe entre le drame, la romance et le film d'action. Le film s'ouvre sur une première partie totalement inexploitée dans la bande-annonce ; l'éveil prématuré et solitaire du personnage de Chris Pratt. On découvre avec lui le vaisseau spatial Center Park dernier cri ainsi que sa solitude grandissante le poussant à rentrer en contact avec le personnage de Jennifer Lawrence. La performance solitaire de l'acteur est impressionnante et rappelle celle de Tom Hanks dans Seul au monde, dans un cadre totalement opposé bien sûr... La deuxième partie se révèle plus romantique, très à l'eau-de-rose par moment et pour des gens qui s'attendaient à de l'action, c'est pour le moins inattendu et décevant. Heureusement, la troisième et dernière partie répond davantage à nos attentes ! Le vaisseau est l'objet de multiples dysfonctionnement allant de mal en pis, ceci laissant donc place à des scènes d'actions modérées mais acceptables car attendues. Le plus intéressant, selon moi, se cache derrière la relation évolutive et complexe qu'entretiennent les deux personnages principaux, très bien interprétée par deux superbes acteurs ! Passengers fait partie de ces films qui font penser à plein d'autres tout en ayant leur propre singularité, un peu à l'image d'un pot pourri ! Par exemple, j'ai notamment beaucoup pensé à Shinning pour l'immensité labyrinthique de ce vaisseau et pour le personnage interprété par Michael Sheen qui incarne un droïde-barman, seul interlocuteur physique pour Chris Pratt qui se retrouve seul dans un lieu gigantesque. On repense aux scènes de Jack Nicholson en train de parler à un fantôme, seul dans le bar abandonné de l’hôtel. Les surprises se font dans la tournure que revêt le scénario mais les retournements de situation sont rares. Passengers ne remplit pas le contrat de sa bande-annonce mais vient nous surprendre dans une palette d'émotions qu'on ne s'attendait pas à convoquer. Morten Tyldum, réalisateur norvégien de Imitation Game, saisit les opportunités pour nous surprendre et nous convaincre que son histoire est incroyable.