Spectateurs exigeants, soyez rassurés : avec un seul ticket, vous allez voir trois films !
Et si vous êtes pressés, vous pouvez même vous contenter de voir le premier tiers, puis voir n'importe quelle comédie romantique pour la suivante, et n'importe quel film d'action aux péripéties invraisemblables pour combler le vide de la troisième partie.
La première partie a consisté à démonter le récit fait dans la bande-annonce. Je croyais, après m'être farcie le trailer un certain nombre de fois (pas de mon plein gré... la prochaine fois j'arriverai plus tard au cinéma), j'étais persuadée que les deux allaient se réveiller mystérieusement dès le début, et découvrir au fur et à mesure pourquoi ils s'étaient réveillés eux deux spécialement, et que ça allait être une révélation de dingues.
Bon, alors vous pouvez oublier la révélation de dingue.
En revanche, ce qui est bien plus intéressant que dans la bande annonce, c'est que le personnage de Chris Pratt se réveille, puis passe plus d'un an dans la solitude la plus totale avant de craquer et de condamner quelqu'un d'autre en la réveillant pour être moins seul. Et ça, c'était vraiment pas mal.
Se retrouver seul sur un vaisseau de luxe, dans lequel vous n'avez rien à faire, à part vous divertir vainement. Votre vie qui s'arrête d'un coup et ne sert finalement plus à rien. Rien à attendre, juste passer le temps. Et allez-vous entraîner quelqu'un avec vous?
(Note : si vous le faites, choisissez quelqu'un qui est assez riche pour vous faire profiter des accès premium aux attractions du vaisseau).
Et quid de l'univers de SF ? Eh bien on en entend parler, et c'est intéressant aussi : le business mis en place par la société de colonisation, la place des mécaniciens (ceux qui réparent) sur terre...
Prometteur, me suis-je dis.
Avant de devoir tout oublier face à une histoire d'amour sans grand intérêt, puis face à une phase d'action débridée et sans queue ni tête (un réacteur nucléaire derrière... une vitre ?), et qui semble sortie de nulle part, son seul intérêt étant de faire relativiser les héros qui finiront le film en se disant "bah ! Finalement, quand on a failli crever, une vie de riches, c'est pas mal".
Et RIEN sur la solitude (même à deux, ça pèse), une vie entière passée dans un univers complètement artificiel et aucun but particulier.
Dommage.
Remarquez, je vais pouvoir l'oublier vite et faire de la place dans mon cerveau pour de la meilleure SF. Voire de la SF tout court.