Le problème de Passengers, ce n’est pas ses acteurs (Chris Pratt est même en retenue comparé à d’habitude). Ce n’est pas non plus son design général, sans génie ni originalité, mais qui fait l’affaire. Oh, les emprunts à des tas de films de science-fiction sont bien visibles, en premier lieu ceux faits à Wall-E. Ce n’est pas non plus vraiment sa réalisation sans coup d’éclat, bien que celle-ci s’attache un peu trop à sur-sexualiser le personnage féminin (ce qui n’aurait pas été un problème si le même traitement aurait été réservé au personnage masculin).
Non, le vrai problème de Passengers, c’est son scénario. Cela faisait longtemps que je n’était pas tombé sur un scénario à la fois si cliché et en même temps si problématique. Déjà, tout le film base son histoire sur la traditionnel cliché du « menteur révélé », qui est probablement la pire des bases pour construire une bonne histoire et une bonne relation entre les personnages. Qui plus est, le mensonge qui est fait ici nous enlève immédiatement toute la sympathie que l’on pouvait avoir pour le personnage de Chris Pratt. Heureusement qu’il y a Aurora, le personnage de Jennifer Lawrence, parce que sinon je crois que j’aurais prié pour que le vaisseau explose. Ça ne veut pour autant pas dire qu’elle soit intéressante à suivre non plus, sa fonction ici étant principalement d’être un objet sexuel aux yeux de héros et du spectateur.
Même si l’on essaye de ne pas prendre en compte cette problématique, le scénario de Passengers pêche par son manque de cohérence générale. Il y a plein de petits soucis ici et là qui troubleront n’importe quel spectateur faisant un tant soit peut travailler son cerveau (beaucoup d’entre eux étant liés aux Disney’s MagicBand® que portent les personnages). Et puis cette fin… Je ne veux rien révéler, mais le deus ex machina est particulièrement mal foutu, et la fin aurait sans doute pu être différente si les personnages étaient moins cons. Du coup, on sort de la salle passablement énervé (ce qui est aussi du, encore une fois, à l’utilisation d’une chanson pop dans le générique qui nous fait directement sortir du film) face à ce film d’un autre âge au scénario si faiblard.
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