Au-delà du prétexte de la romance et des incohérences dans un film de science-fiction pour lequel il a tant été décrié, ce long-métrage soulève des questions intéressantes : quelles raisons peuvent pousser tant de personnes à quitter leur vie sur Terre, leurs amis, leur travail ? Pourquoi mettent-ils toutes leurs économies dans ce voyage alors qu’ils ne sont pas sûrs d’arriver « à bon port » ? Une lucidité plus accrue que les autres, le désespoir, l’espoir que l’on prenne davantage soin de cette nouvelle planète ? J’aurais aimé que le film creuse davantage les motivations de ses personnages.
Autre question intéressante : que ferions-nous si, comme Jim et plus encore Aurora (car elle a été réveillé par la seule volonté de Jim), nous étions « coincés » jusqu’à la fin de nos jours dans un vaisseau spatial, sans espoir de retour en arrière (dans une vie qu’ils ont néanmoins choisi de fuir), ne jamais voir la Terre répondre à leur SOS avant plus de 50 ans ? Nous y ferions-nous ? Serions-nous désespérés au point de nous donner la mort ? C’est aussi pour cela que j’aime tant les films de science-fiction : il fait souvent nous poser des questions importantes, intéressantes, du fait des catastrophes éprouvées par les protagonistes (souvent avec une facilité et une certaine désinvolture assez déconcertantes d’ailleurs…).
Le film est un curieux mélange entre « Wall-E » de Pixar, de « Gravity » et de « Seul au Monde » avec Tom Hanks, pour la première partie du film avec Jim seul humain réveillé dans le vaisseau. La musique de Thomas Newman souligne l’angoisse ressentie à plusieurs moments intenses durant le film. Pas surprenant que parfois la musique fasse quelque peu penser à la bande originale de Wall-E : c’est Thomas Newman lui-même qui l’avait composé… On ressent très bien dans « Passengers » l’atmosphère « froide » et « aseptisée » des films de science-fiction, de surcroît se déroulant dans un vaisseau spatial, et dans l’espace…
« Passengers » est un long-métrage de science-fiction prenant, haletant, angoissant, qui soulève des questionnements intéressants que j’aurais aimé voir creusés davantage. Malgré que le film soit assez lent à démarrer jusqu’au réveil d’Aurora, il se suit avec plaisir.
Voir mon analyse complète du film sur mon blog; reves-animes.com