Brian DePalma adapte à sa façon, le film Crime d'Amour d'Alain Cornaut sortit en 2010. Et pour succéder à Kristin Scott Thomas et Ludivine Seigner, le cinéaste s'offre les services des talentueuses Rachel McAdams et Noomi Rapace et les entraîne dans une histoire de manipulation, d'humiliation et de jeux de séduction dont elles ne sortiront pas indemnes.
Petit rappel des faits avant de commencer : Isabelle est une talentueuse jeune recrue d'une entreprise multinationale fascinée par sa supérieur Christine. Cette dernière va utilisé cette attirance pour reprendre le pouvoir. Déjà la bande annonce annonçait le ton mais rien de concret sur l'intrigue du film, et c'est mieux comme cela permet de découvrir le film dans son intégralité.
Passion est donc un film 100% féminin qui a du charme, du glamour, une tension sexuelle palpable tout du long magistralement joué par les deux actrices principales. Elles ont l'opportunité de prouver de quoi elles sont capables et donnent tout ce qu'elles peuvent dans ce jeu de rôle malsain. Derrière ces apparences trompeuses et machiavélique, Christine est une garce de première, utilisant toutes les ressources possibles pour mettre à terre la concurrence. Ce qu'elle veut, elle l'obtient par le chantage, la manipulation des sentiments et surtout l'humiliation. Rachel McAdams tient avec ce rôle, la chance de montrer tout son potentiel et on voit une actrice à part entière, capable d'assumer sa sexualité, son charme, son élégance. Il en va de même pour Noomi Rapace qui depuis Millénium, n'a plus besoin de se justifier.
Bien sur, malgré l'influence du film français, Passion reste du DePalma. De part sa mise en scène, qui nous rappelle ses vieux succès, les mouvements de caméras, le fait qu'il prenne souvent le point de vue subjectif au vue que le spectateur se mette dans la peau du personnage ; la bande originale qui colle parfaitement à l'ambiance et au ton du film. Cette musique qui amène du suspens mais qui est dans un autre sens très douce et sexy, c'est un mélange parfait.
La maîtrise du récit et de sa narration est aussi étonnante car on navigue constamment entre rêve et réalité. DePalma parvient à maintenir la tension dramatique de son film grâce à tous les twists repartis du début à la fin. Du coup, on n'est jamais sûrs d'être dans un rêve ou dans la réalité. C'est tellement bien joué et bien réalisé que Passion signe le retour de DePalma après quelques films décevants. Un jeu pervers que l'on prend plaisir à suivre, un personnage dans ses retranchements, certains au bord de la dépression, Passion renoue avec la tradition des thriller qui ont du charme grâce à une tête d'affiche féminine toute en puissance.