Critique n°318: Un jeu de dupes sublimés par la performance de Rachel McAdams.

Brian De Palma fait parti de ces grands réalisateurs qui ont donné au cinéma une nouvelle énergie avec des films comme Mission Impossible ou bien le grand Scarface. Mais le réalisateur aime s'attaquer à des nouveaux défis et son film Passion en est un grand. Cela ne faisait pas parti de son cinéma que de signer un film mettant en scène un jeu de dupe entre deux femmes fortes se craignant et s'adorant. Même si le réalisateur avoue être un grand fan de Hitchcock, le réalisateur retrouve un peu les traces des thrillers qui ont fait son succès.Je sais que ce film a fait débat, il y a deux camps, ceux qui pensent que De Palma a réussi à changer son cinéma, et les autres qui pensent que ce film est un affront à son génie. De manière générale, le réalisateur a toujours divisé l'opinion, c'est un peu sa marque de fabrique. Petite relecture de ce film qui, personnellement, m'a plu.

Passion met en scène un affrontement. Un affrontement psychologique entre deux femmes fortes. Dans le monde de la publicité, un monde de requins, on découvre une histoire passionnelle, entre deux femmes qui se détestent et qui s'adorent. Quand l'une des deux va mourir assassinée, une enquête policière s'abat sur l'autre, essayant de prouver son innocence, le piège se referme...

Ce film tient ses promesses selon moi. Je ne connais pas très bien la filmographie de De Palma mais je dois avouer que ce film m'a vraiment plu. Notamment grâce à la performance des actrices. L'intérêt de ce film peut se résumer en cela: on a le droit à un face-à-face effroyable entre Noomi Rapace, et Rachel McAdams. Ces deux actrices ont déjà montré l'étendue de leur talent et se connaissent parfaitement ce qui a permis un jeu encore plus réaliste entre les deux actrices. Il faut savoir que le film est un remake mais pas une copie, le réalisateur a pris des libertés par rapport à l'oeuvre originelle.

Même si je suis un grand fan de Noomi Rapace, surtout dans Millenium, je dois avouer que c'est bien Rachel MacAdams qui m'a subjugué. C'est la première fois que je vois l'actrice dans un rôle de ce genre là, j'étais habitué à la voir dans des rôles qu'on peut qualifier de "gentils" alors que cette fois-ci, elle incarne une véritable tigresse, une femme venimeuse qui n'hésite pas à écraser ses adversaires afin d'arriver à sa fin. Et c'est là que le film est splendide, l'affrontement entre les deux actrices est parfaitement mis en scène par des jeux de caméras subtils et des dialogues épineux qui rendent l'affrontement parfait.

Alors oui, on a vu plus grand face-à-face dans l'histoire du cinéma comme dans le sublime Mullholland Drive de David Lynch qui révélait au grand jour l'actrice australienne Naomi Watts. Comme dans ce film, on a le droit à un jeu érotico-pervers entre une blonde et une brune. Je pense qu'il y a une volonté d'hommage de la part de De Palma. Mais en plus de ce duo, De Palma a eu l'idée d'ajouter une troisième fille à ce jeu, une rousse. Alors oui, on peut reprocher le stéréotypes des couleurs de cheveux mais c'est aussi ce qui fait la grande force de ce film. La couleur des cheveux détermine le genre de fille que De Palma veut nous faire voir à travers ses actrices. De Palma nous offre donc une blonde venimeuse, une brune innocente et une rousse impuissante. C'est aussi ce qui m'a quelque peu gêné dans ce film, il y a une image de la femme stéréotypée. Mais bon, ce n'est qu'un film.

Bilan

De Palma signe donc un film intéressant, sublimé par ses actrices parfaitement choisie par un réalisateur qui joue avec les nerfs du spectateur à cause des stéréotypes qu'il met en scène à travers Rachel McAdams, Noomi Rapace et Karoline Herfurth. C'est un jeu de dupe merveilleux, un affrontement entre trois femmes, trois genres différents, trois vies différentes, trois manières de manipuler son adversaire. Pour moi, un bon film.