Payback veut donner dans le neo-noir, c'est clair et net : voix off, ambivalence des personnages, photographie très désaturée. Et s'il y puise une certaine force, il en tire aussi sa principale faiblesse : un aspect "bon élève" qui cherche à décliner les codes du genre, quitte à parfois se situer en territoire balisé.
Heureusement Mel Gibson est là pour jouer l'électron libre qui va apporter une touche de folie (mais aussi d'extrême-violence) au film, et en secouer un peu les fondations.
Un bon polar.
15/20
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Petit point sur la version Director's Cut, très différente :
On perd en grande partie le côté désaturé et décoloré de l'image.
Ça se veut un peu plus sérieux, un peu moins fou-fou. Non seulement c'est pas forcément tout le temps réussi (certains scènes tirent quand même pas mal sur le grotesques) mais en plus je trouve pas forcément ça mieux.
Pendant la première partie du film les différences ne sautent pas aux yeux, mais la deuxième partie est grandement changée, et devient plus basse du front, avec moins de circonvolutions.
La scène finale sur le quai est quand même assez ratée (d'où viennent tous ces gens, pourquoi la police n'arrive-t-elle pas,...) et surtout la fin abrupte, sur un cut aride qui tombe tel un couperet, n'est pas vraiment l'idée du siècle !
Un poil moins bien que la version cinéma.
13/20