Je n'avais pas revu Pearl Harbor depuis une projection au cinéma le 09 Juin 2001, et j'en gardais pas grand-chose à vrai dire, sauf cette dernière partie scandaleuse qui faisait en sorte de terminer l'attaque japonaise par une victoire américaine.
Dix-neuf ans plus tard, j'ai enfin eu l'opportunité de voir le film tel que le voulait Michael Bay. Il faut savoir que celui-ci avait concédé le fait de mettre moins de scènes violentes dans la version en salles, à cause d'un énorme budget, pour qu'il puisse à la place proposer son director's cut en 2002, dans une version dvd gorgée à ras bord de contenu.
Dans les faits, le nouveau montage ne dure qu'une minute de plus, mais Bay en a profité pour réaménager des séquences entières qui ont été réintégrées, d'autres qui ont sauté, la musique qui est absente durant le bomardement, plus de scènes de préparation des japonais qui étudient le terrain,, mais en ce qui concerne l'attaque sur Pearl Harbor, effectivement, c'est devenu cette fois une boucherie. C'est sans aucun doute le film plus violent de Michael Bay, car il rend réellement compte de ce que pouvait être cette folle matinée. On ne compte plus les le sang qui coule, les démembrements, les têtes arrachées, un commandant qui essaie de se replacer l'intestin sorti de son ventre ou même, et c'est la vérité historique, des soldats morts l'infirmerie qui étaient jetés à même le sol afin que d'autres personnes prennent immédiatement leur place sur le brancard. Sans oublier une scène à la Verhoeven où Kate Beckinsale, qui joue une infirmière, essaie de rassurer un soldat qui a une artère sectionnée quand soudain une grosse giclée de sang va tâcher les habits de la jeune femme.
Après, les souvenirs sont trop lointains pour jouer au jeu des sept erreurs, mais ce nouveau montage semble donner du muscle à un film qui semblait aseptisé par rapport à la réalité. Après, l'histoire d'amour est toujours là, il y a toujours Ben Affleck période bûche et Josh Hartnett qui ne sourit toujours pas, mais j'avais oublié à quel point Michael Bay filme Kate Beckinsale comme une gravure de mode, avec une scène d'amour entre elle et Ben Affleck qui ressemble à une publicité pour un parfum, avec les corps en sueur, mais attention, ça reste chaste, on fait ça habillé.
De fait, grâce à ce director's cut, le film a mieux supporté une deuxième vision que je ne le pensais. Mais il reste toujours cette attaque américaine contre les japonais, qui finit d'ailleurs sur le sol chinois, qui me gêne toujours autant, car si il se serait terminé avec le discours d'entrée en guerre de Roosevelt, que joue Jon Voight, on aurait atteint le très bon. D'ailleurs, la 1ere partie du film s'arrête à ce moment-là ; c'est peu dire que je déconseille de voir la suite, car elle réduit à néant l'intention première de Bay qui est de montrer une attaque surprise vue des victimes.
Vendu comme un équivalent de Titanic dans le genre superproduction, Pearl Harbor n'est resté dans la mémoire de pas grand-monde. Dans un sens, je le comprends, mais ce director's cut m'aura permis de le réévaluer à la hausse.