Comédie douce et romantique

Parfois, entre deux films de Bruce Willis, un homme doit prouver à sa compagne qu'il est capable d'avoir des sentiments et d'apprécier les films où on les montre. Dans ces moments-là, plutôt que de faire sembler d'aimer "In the mood for love", il vaut mieux proposer de regarder "Peggy Sue s'est mariée".

Il s'agit d'une de ces comédies un peu nostalgiques sur un paradoxe temporel impossible, dont "Un jour sans fin" est l'exemple le plus évident. Peggy Sue, qui a divorcé d'avec son amour de toujours Charlie Bodell, va à une fête des anciens de sa promo, 25 ans après. Elle fait un malaise et se retrouve propulsée à nouveau en 1960. Elle décide alors de suivre d'autres pistes que celle qu'elle a choisi, provoquant des réactions variées au sein de ses proches.

Il faut rendre hommage aux différents acteurs, notamment Kathleen Turner, qui joue Peggy Sue en ado avec son apparence de femme de 40 ans et arrive cependant à le faire oublier. Mention spéciale bien sûr aussi à Nicholas Cage en Charlie, qui fera probablement fondre le public féminin par sa vulnérabilité touchante et est très juste dans le registre adolescent (à voir en V.O., pour son zozotement). La galerie de personnages secondaires est fort bien croquée également.

Reste à parler de la réalisation. Après tout, "Peggy Sue s'est mariée" fait partie de la filmographie de F. F. Coppola. Est-ce un grand Coppola ? Non, on ne trouve pas de recherche particulière, si ce n'est que le travail sur les couleurs pastel des années 60 est subtil et discret. Le rythme du film est très bon (la conclusion est simplement un peu rapide). Au total, un film plutôt sobre et discret, ce qui est étonnant venant de Coppola. Il n'en a que plus de force.

Une comédie romantique touchante, sans prétention, et d'autant plus attachante.