Boredom of press
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Raconter un épisode historique avec les codes du cinéma de divertissement, c'est le truc de Spielberg : Le soldat Ryan, Lincoln, Le pont des espions, La liste de Schindler... Les exemples ne manquent pas. Si son cinéma à ses débuts était sans doute plus audacieux (Duel et Les dents de la mer sont de vrais films d'auteur), Spielberg reste un fabricant efficace, réussissant à traiter des sujets importants de l'histoire de l'Amérique avec savoir-faire, sinon génie.
Cet opus se penche sur la propension des puissants à mettre la poussière sous le tapis. Sujets annexes : la voracité sans scrupule des actionnaires, la compétition acharnée entre les journaux, la collusion entre presse et politique. Et, last but not least, la place des femmes dans la société de ce début des années 70, guère enviable : méprisées lorsqu'elles ont du pouvoir (que le Post soit dirigé par une femme semble le condamner à rester un second couteau), inexistantes si elles ne sont qu'"épouses de" (la femme de Ben, une artiste pensez donc, qui est censée accepter tout, encourager son héros de mari, et confectionner les sandwichs pour tout le monde), juste bonnes à échanger des frivolités pendant que les hommes, dans une pièce séparée parlent de choses sérieuses : la politique et la guerre.
Comme souvent, les sabots que chaussent Spielberg sont de belle taille, et le film n'échappe pas aux clichés, à l'instar d'unTom Hanks qui relève ses bras de chemise et met les pieds sur son bureau. Et sur la fin, la séquence tire-larmes semble un passage obligé - ici, la scène où tout le monde s'embrasse au Washington Post car la liberté de la presse a triomphé. On n'est qu'à la lisière du cinéma d'auteur. Comme la plupart des Spielberg, ce Pentagon Papers se regarde avec plaisir, mais ne surprend jamais. Dans le genre, on préférera le bien plus inventif Vice.
6,5
Créée
le 15 sept. 2020
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