Premier film de Jim Jarmusch, alors un projet de fin d'études, on peut dire que tout son cinéma est déjà là. De la contemplation, des personnages qui errent, des citations littéraires, les voix off ... et un hermétisme auquel on peut ne pas adhérer, ou plus vulgairement, la loi de l'emmerdement maximale.
On suit un certain Aloysius Parker, qui est comme son nom l'indique, en vacances permanentes ; il n'a pas d'attaches, ni de familles, ni d'amis, erre dans le New York de 1980, et va faire des rencontres avec un spleen déjà Jarmuschien. Ça peut être une amie chez qui il part danser alors qu'elle lui cite des phrases de littérature, un joueur de Jazz, un type avec qui il va prendre le bateau... Le film ne raconte pas grand-chose, sauf à voir ce que fut le New York de 1980.
Compte tenu des moyens très limités auxquelles il a eu droit, Jarmusch filme très bien cette société qui va entrer dans une nouvelle décennie, en apparence plus libre, comme son personnage.
Dans une interview, le réalisateur reconnait à la revoyure que son film est très lent. Pourtant, c'est un très bon prototype de tout son cinéma.