Phantasm
6.2
Phantasm

Film de Don Coscarelli (1979)

Phantasm n'est pas du tout un mauvais film d'épouvante. Je n'ai pas franchement eu peur, le film datant de 1979, mais j'ai passé un bon moment. Il part d'ailleurs avec de très bonnes intentions, et a clairement sa place sur la scène de l'horreur des années 70. Je pense même qu'il aurait pu devenir aussi culte que Massacre à la Tronçonneuse s'il n'avait pas de gros défauts scénaristiques.


Si les scénarios dans le domaine de l'horreur sont souvent assez simplistes, celui de Phantasm va jusqu'à édulcorer les réactions des personnages d'une manière trop significative. La première mort, à titre d'exemple, ne semble pas perturber les personnages, qui ont simplement l'air étonnés. Certes, je pense que la VF n'a pas aidé dans mon ressenti de certaines scènes. Ou peut-être l'objectif était-il d'éluder les passages émouvants, et dans ce cas c'est réussi, on n'est pas émus, le film va droit au but.


Mike est quant à lui presque trop perspicace, il se doute de choses étranges alors que je me sentais plus intrigué par son comportement que par celui de l'antagoniste. C'est en quelque sorte une simplification scénaristique, pour rendre le film plus dynamique, on ne prend pas le temps, on avance. Au moins c'est efficace. Par contre le gros cliché, avec la référence de fin au diapason qu'on voit venir avec de gros sabots, c'est un peu dommage, ça transforme l'efficace en utilitaire.


Comme je le disais donc, le scénario est pour moi trop simpliste et les personnages beaucoup trop lisses. Par contre, là où le film se démarque vraiment, c'est dans son esthétique. Toujours très sombre, avec une vue régulièrement obstruée (buissons, jumelles, cercueil...), se déroulant à 90% de nuit, des couloirs suscitant la claustrophobie à la Shining (j'en aurais aimé un peu plus), un abus de la saturation du son, à la Massacre à la Tronçonneuse, une musique digne d'un film de Carpenter, ou encore un passage avec une photo mouvante qui pourrait bien avoir insufflé des idées à « Il » est revenu, le film ne manque pas d'inspiration et d'idées.


Phantasm est donc un film d'horreur avec un potentiel énorme, très efficace et visuellement magnifique, mais qui par souci de dynamisme, simplifie sa façon de procéder, et allant jusqu'à rendre l'histoire et les personnages très secondaires. Finalement, ce sont plus les antagonistes qui sont développés. Quoique j'aimerais en savoir plus sur eux, qui ils sont, qu'est-ce que c'est que cette histoire de nains... J'espère que tout est plus explicite dans les prochains volets.

Monsieur_Cintre
7
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le 13 août 2019

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