Piégée par Eric17

« Piégée » est le premier des deux films réalisés par Steven Soderbergh à apparaître dans les salles cet été. Il est sorti le onze juillet dernier. Son affiche présentée un casting trois étoiles avec entre autre Michael Douglas, Antonio Banderas, Michael Fassbender ou encore Ewan McGregor. Mais tout ce beau monde n’était qu’en retrait de l’héroïne présentée une arme à la main et incarnée par Gina Carano. Le titre original de cet opus est « Haywire » et dure environ une heure et demie. La bande annonce était rythmée et la promotion nous annonçait des scènes d’action uniques en son genre du fait des talents de combattantes de son actrice principale. Il ne restait plus qu’à juger sur pièce.

Le site Allocine (www.allocine.fr) propose le synopsis suivant : « Agent d’élite, Mallory Kane est spécialiste des missions dans les endroits les plus risqués de la planète. Après avoir réussi à libérer un journaliste chinois retenu en otage à Barcelone, elle découvre qu’il a été assassiné – et que tous les indices l’accusent. Elle est désormais la cible de tueurs qui semblent en savoir beaucoup trop sur elle… Mallory a été trahie. Mais par qui ? Et pourquoi ? »

En allant voir ce film, je pensais assister à un film d’action qui m’en mette plein la vue dès qu’une scène d’action pointait son nez. Sa courte durée mettait de côté, à mes yeux, une intrigue trop ambitieuse. Les critiques s’avéraient très mitigées à l’égard de cet opus. Etait-ce dû à une trame trop prévisible ou trop peu travaillée ? Ou était-ce dû au fait que même les moments d’action étaient décevants ? Je ne savais pas trop qu’en penser. Je me doutais que je n’allais pas assister à un chef d’œuvre mais espérer sincèrement profiter d’un vrai moment de divertissement.

Les premières minutes nous présentent le fil conducteur de l’histoire. L’héroïne est victime d’une machination visant à lui faire porter le chapeau d’un crime dont elle n’est pas coupable. La narration se construit en utilisant quelques flashbacks et fait intervenir beaucoup de protagonistes. Le but est de voir comment on n’en est arrivé là et de nous présenter les différents coupables potentiels. Le fonctionnement est classique mais pourrait donner lieu à un film prenant. Ce n’est hélas pas le cas. Le scénario est vraiment creux et chaque bribe d’information a pour unique but de donner lieu à un combat au corps à corps mettant en jeu le personnage de Mallory. A aucun moment, il n’est fait un effort dans le but de construire une intrigue prenante et cohérente. C’est vraiment dommage. Le film arrive même à offrir des moments de longueur durant lequel notre attention vacille sérieusement. Pour une production d’une aussi courte durée, ce n’est pas bon signe !

Maintenant qu’il était entendu que la trame ne valait que peu de chose, il ne me restait plus qu’à espérer que les scènes d’action valent le détour. Toute la promotion était centrée sur les capacités hors norme de l’actrice principale dans le domaine. Il apparait évident que ses talents dans l’art de la « fight » ne sont pas usurpées. Elle envoie dans le domaine ! Le problème est que toutes les scènes de combat se transforment en combat rapproché à mains nues. Le côté répétitif et systématique prend le dessus sur le côté impressionnant qu’avait générer la première scène. Le problème est qu’à force d’avoir l’impression de toujours assister à la même chorégraphie, on se lasse.

Au final, « Piégée » est, à mes yeux, un des bides de l’année. Ce film possédait a priori tous les ingrédients pour offrir un bon divertissement estival : un réalisateur reconnu dans le domaine, un casting XXL et une nouvelle actrice pleine de talent caché dans l’art de l’action. Et pourtant… Durant une heure et demie, on ne rentre jamais vraiment dans l’histoire. On se lasse vite et on se demande pourquoi tout ce beau monde n’a pas davantage travaillé le scénario, la réalisation et les personnages avant de sortir le film. C’est dommage mais c’est comme ça. On ne peut pas voir que des chefs d’œuvre. « Piégée » nous le confirme de manière marquée.