Pina par Le Blog Du Cinéma
Décédée en juin 2009, figure majeure de la scène chorégraphique contemporaine, Pina, par la beauté de son personnage et la productivité et la singularité de sa carrière, offre à Wim Wenders l'occasion de revenir à la réalisation après trois ans de silence.
Pina est une icône de la danse trop vite disparue. Wim Wenders lui rend hommage par ce film documentaire où il fait revivre ses chorégraphies, pièces entre ballet et opéra, du Café Müller au Sacre du Printemps, en passant par Vollmond, et découpées par le témoignage de ses élèves. Faire le portrait de Pina, c'est peindre une femme unique dont la vocation était de transmettre un langage.
Ne cherchez pas en Pina une quelconque biographie, éclairant sur tel ou tel événement de la vie de l'artiste. Wim Wenders joue un autre pari. Celui de reconstituer ses chorégraphies en intérieur et dans des lieux improbables. Nous avons des scènes très différentes. La fluidité des corps s'impose entre gravité et cocasserie. Wim Wenders prend chaque danseur à part, chacun étant prétexte à révéler un défaut ou une qualité que Pina aura su modifier ou épanouir. La fragilité d'une danseuse fera sa force, la timidité d'un autre, son devoir de danser par amour, tandis que la maîtrise d'un dernier sera de faire davantage peur et de donner le meilleur de lui-même. Trouver le chemin... dit-elle. On comprend mieux pourquoi si peu d'images de Pina égrènent le film. Elle était une partie de ses danseurs, comme ils étaient une partie d'elle. Cette symbiose exulte à travers ce choix de chorégraphies, heures de travail modelant le geste que chacun aura trouvé suivant sa propre voie. Une troupe mixte, où hommes comme femmes traduisent la fragilité, la tristesse, la noirceur parfois de Pina. Pourtant tout semble gai [...]
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