There will be boobs
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Remercions la Terre de donner une leçon sanglante à un genre humain, l'homo festivus, proche cousin de l'homo débilus !
Ce petit coin de nature espérait être tranquille, mais il a dû apprendre par le vent l'émergence de milliers d'abrutis en partance vers lui pour un spring break, fête coutumière et orgiaque propre à une jeunesse américaine, pour le cool, pour le fun, pour la murge, pour le sexe et les gros lolos, tout ça sous une musique abrutissante. Une énorme bouilla-baise humaine. Alors forcément, pleine d'appréhension, Dame Nature à ce point géographique précis a craqué. Un séisme, une brèche et des prédateurs voraces d'un autre âge vont aller chercher un nouveau buffet à se mettre sous leurs dents tranchantes.
Richard Dreyfus, en caméo, n'avait rien demandé à part pêcher tranquillement. Dommage collatéral.
J'use d'ironie, c'est vrai.
Au cinéma, lors de la projection, je savais bien que je n'allais pas voir un grand film mais j'ai souri, parfois ri, comme le monstre au fond de moi-même, de voir la boucherie, des eaux bleutées devenir peu à peu un bouillon rouge, une soupe à la tartare de chairs mâles et femelles, dans une panique générale révélant des séquences grotesques usant de gore pouvant pousser à l'hilarité.
Et puis redevenir humain, avec une humeur peinée, une certaine culpabilité de m'être réjoui du spectacle, après le paroxysme de l'attaque généralisée des piranhas en constatant la désolation qu'elle a engendrée avec les blessures atroces et les pleurs, à la vision d'une plage devenue aussi sanguinolente que celle du débarquement pour aller chercher le Soldat Ryan chez Spielberg.
Il y a du gag de mauvais goût, comme ce piranha qui rote en régurgitant un pénis au visage. Effet réussi, la spectatrice a côté de moi avait eu une expression de dégoût.
Il y a de la poésie aussi, même morbide, à la vision des prothèses mammaires qui flottent paisiblement comme des méduses, après que les poissons très agressifs aient nettoyé quelques bimbos jusqu'aux os.
Ce n'est pas un film que je reverrai, même décontracté, bien qu'il faut avouer que j'avais passé un bon moment, sans trop réfléchir, devant une histoire remplie de dénouements prévisibles, systématiques, que cela soit du côté des malheureuses victimes et de celui des personnages aux actes héroïques.
Alexandre Aja était un réalisateur prometteur à cette période-là. Je n'ai pas vu ses réalisations suivantes et même précédentes. J'attends toujours son adaptation de Cobra (j'ignore si le projet est encore de mise je dois dire).
Créée
le 2 juin 2020
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