Un film gore dont le slogan "Sea, Sex and Blood" résume à lui seul l'entièreté de l'intrigue...
Pour un slogan, on peut dire que c'en est un bon. "Sea" pour le décor (le Lake Victoria), "Sex" pour les jeunes se livrant à des fêtes, beuveries etc., et enfin "Blood" parce que des piranhas carnivores préhistoriques s'échappent d'une faille sous-marine avec une seule idée en tête: avoir de quoi se mettre sous la dent.
On connaissait déjà Alexandre Aja pour son attirance particulière par le gore avec son remake de "La Coline a des Yeux" et le film "Mirror". "Piranha 3D" néchappe pas à la règle. Entre références au film original de Joe Dante et aux "Dents de la Mer" de Spielberg, Alexandre Aja n'apporte pas grand chose de nouveau dans ce film.
Aja accumule les scènes gores, toutes plus horribles et – dans un sens – originales les unes que les autres, dans lesquelles les petits poissons affamés donnent des coups de dent à droite et à gauche, transformant la couleur bleue de l'eau en un rouge de sang. Aussi, on a droit à des blagues sympas, et à de l'humour noir particulièrement efficace. Le film en lui-même est rendu efficace, car Aja fait tout pour nous en mettre plein la vue. Seulement...
Beaucoup de critiques ont félicité l'efficacité de ce film. Certaines ont aussi vu en "Piranha" une certaine remarque vis-à-vis de la société de consommation, mise en parallèle avec les jeunes d'aujourd'hui. Si les spectateurs parviennent à percevoir ce message, eh bien tant mieux pour eux. Par contre, étonnement, personne n'a fait la remarque comme quoi "Piranha" n'est qu'un pur produit non-original destiné à en mettre plein la vue aux spectateurs. Quel intérêt d'aller au cinéma pour voir uniquement du gore? Voyez-vous une philosophie – ou ne fut-ce qu'un semblant d'aspect artistique – dans ce style? Il pourrait y en avoir. Seulement ici, on a droit à un film de série B médiocrissime.
Soyons d'accord, Aja sait très bien – et il assume même – que son film est très second degré, mais ce n'est pas pour cette raison qu'il faut pardonner les horreurs et autres crevasses d'inventivité du film. "Piranha" a beau bénificier de la présence d'acteurs connus (Ving Rhames, Richard Dreyfuss, Christopher Lloyd), cela ne compense pas le mauvais travail des acteurs principaux. Ce n'est pas parce qu'Aja choque avec une scène où les piranhas se ruent sur un pénis sous l'eau que la scène est d'office culte. C'est, au contraire, de la provocation gratuite, se voulant intelligente, mais en réalité complètement débile.
Et ainsi de suite...
Bien que j'aie un avis plus négatif que la plupart des critiques, j'ose prétendre que celles-ci devraient se remettre en question de temps en temps pour ne pas tomber dans le panneau quand un film est complètement nul et qu'il attire malgré tout.
Le "Piranha" d'Alexandre Aja est une association de surplus de surplus de gore (alors que le suspense est totalement en manque), de scénario et de dialogues pourris, d'acteurs pas terribles et de stéréotypes propres à pas mal de film d'horreur de série B, comme l'utilisation du mot "sexe" en tant qu'appat économique!
Ah... et au passage, la 3D ne sert à rien non plus!