La renaissance du mythe du pirate.

La saga Pirates des Caraïbes est l'une des plus lucratives qui existent, ayant rapporté plus de 3,5 milliards de dollars à ce jours (le cinquième opus étant en cours de production). On trouve beaucoup d'attraction "Pirates des Caraïbes" dans les parcs Disney à travers le monde mais ce que l'on ignore parfois, c'est que ces attractions ne sont pas tirées des films. En effet, c'est le premier opus, intitulé La Malédiction du Black Pearl et sorti en 2003, qui est l'adaptation des attractions homonymes. A l'époque, le projet était risqué et beaucoup présageaient un échec cuisant. Faire un film à partir d'une attraction, non mais quelle idée ?!

Les studios ainsi que Jerry Bruckheimer ont alors mis les gros moyens pour faire de ce projet une réussite. Ils engagent d'abord des scénaristes à succès, Ted Elliott et Terry Rossio, tous deux auteurs de films tels que Shrek et Aladin. Ensemble, ils vont concocter une histoire d'aventure et de piraterie, où le fantastique (histoire de malédiction) et le grand divertissement se mêlent à merveille. Ils reprennent les codes des films de pirates tout en y apportant de la fraîcheur. Exit donc le capitaine avec un bandeau sur l'un de ses yeux et une jambe en bois. Ils remettent au goût du jours ce genre de films, maintenant il n'est plus question de s'emparer d'un trésor mais de s'en séparer. Ce renouveau est pour beaucoup dans l'impact du film sur la culture populaire.

Ensuite, ils s'octroient les services d'une star dans le rôle principal, Johnny Depp pour jouer Jack Sparrow, pardon le Capitaine Jack Sparrow. Un rôle qu'il interpréta tellement bien qu'il est déjà devenu un personnage mythique du cinéma contemporain. Pour l'accompagner, on retrouve de jeunes acteurs de l'époque, très prometteurs tels que Orlando Bloom et Keira Knightley, ainsi que des plus anciens dont la talent était déjà confirmé comme Geoffrey Rush et Jonathan Pryce. Même si Johnny Depp attire évidemment toute l'attention, ces autres acteurs peuvent être eux aussi fières de leur performance.
Enfin, c'est à Hans Zimmer que Jerry Bruckheimer confie la composition de la bande originale. Sauf que le compositeur allemand étant déjà pris sur un autre projet, il n'a pu écrire "que" les thèmes principaux, laissant le reste à son équipe dirigée par Klaus Badelt (qui sera crédité comme le compositeur principal). Aujourd'hui, la bande originale de ce film est très célèbre et le thème principal extrêmement apprécié. Preuve que Hans Zimmer a intelligemment su s'entourer.

Une fois cette belle équipe rassemblée, le tournage a pu commencer sous la direction de Gore Verbinski, un réalisateur américain qui s'était fait remarqué avec le remake à succès du film japonais The Ring. Malgré son manque d'expérience dans les gros blockbusters et les films d'action, le cinéaste s'est pourtant débrouillé comme un chef, donnant beaucoup de rythme au récit et rendant chaque scène d'action spectaculaire. De plus, rien qu'en une scène, il est parvenu à iconiser le personnage de Jack Sparrow. Au début du film, dans la séquence d'introduction du personnage, dans laquelle on entend le thème principal, on voit le Capitaine Jack Sparrow trôner fièrement en haut du mat de son bateau et arriver tranquillement sur le quai d'amerrissage tandis que le reste de son embarcation coule lamentablement. En 5 minutes, après seulement quelques paroles et quelques gestes, Gore verbinski a fait rentrer ce personnage, à l'allure et au look si atypique, dans le cœur des spectateurs. L'ajout d'une bonne dose d'humour et d'effets spéciaux impeccables ont achevé le travail commencé, faisant de ce film un succès mérité au box-office.

Pirates des Caraïbes : La Malédiction du Black Pearl était donc un projet risqué pour les studios , mais suite à la mise en œuvre de moyens conséquents, ils s'en sont sortis sous les acclamations. Ils venaient de créer un excellent divertissement, spectaculaire et drôle, qui marquait le début d'une belle saga.