En 2003 Gore Verbinski, plutôt inconnu à l'époque malgré quelques films sympathiques comme la souris, sort le premier volet de ce qui allait devenir l'une des plus grosses sagas cinématographiques du 21ème siècle, Pirates des Caraïbes : la malédiction du black Pearl.
Basé sur l'attraction du célèbre parc, le film navigue joyeusement sur le thème de la piraterie, sans en révolutionner le genre, mais en jouant habilement sur les thèmes et les clichés du genre, faisant passer un bon moment aux spectateurs.
La production est bien servie par un casting inspiré et une technique qui, l'air de rien, ne vieillit que peu encore aujourd'hui. On pourra arguer qu'avec un tel budget c'était le minimum, mais d'autres films n'ont pas forcément aussi bien réussi leurs effets spéciaux, ni aussi bien travaillé leur bande son.
Le scénario arrive aussi à glisser quelques messages sympathiques, comme sur le féminisme avec l'histoire du corset ou sur la métaphore des amours interdits avec la romance entre Will et Elizabeth.
Pas exempt de tout reproche, on regrettera tout de même que la suspension consenti d'incrédulité soit parfois mise à rude épreuve et quelques incohérences, certes amusantes, mais un peu trop visibles à mon goût (par exemple, pourquoi lors des batailles les canons des bateaux tirent des deux côtés alors qu'il n'y a qu'un ennemi ? Trop de poudre dans les cales ?)
Le film aura un tel succès qu'il appellera des suites, certaines très réussies, d'autres beaucoup moins. Il aura marqué sa décennie et mérite d'être vu et revu, avec un certain plaisir.