L'histoire de "Polytechnique" pourrai se résumer à : "un frustré sexuel veut tuer toutes les femmes de son université car elle lui bouche son avenir, et n'ont sans doute pas répondu a ses avances et qu'il est un peu psychopathe sur les bords".
Froidement filmé en noir et blanc, "Polytechnique" nous montre le déroulement de la journée du 6 décembre 1989 de 3 différents point de vue et passe de l'un a l'autre selon les besoins du propos du réalisateur.
Le tempo de présentation des personnages, assez lent, nous mets tout de suite mal a l'aise, grâce a des plans, notamment de visage, qui ne sont pas très long mais trop appuyés, trop insistants.
D'un format assez court, 1 h 15, après une présentation/mise en situation de 15 minutes, cela permet de concentrer l'action sur une quarantaine de minutes, puis de montrer les conséquences de la tuerie sur les 2 personnages survivants.
On ne voit jamais directement l'impact des balles sur les corps, mais plutôt le tir puis leurs conséquences, toute violence physique s'effectue hors champs, (spoiler) même celle, ultime, du suicide d'un survivant. En aucun cas cela amoindri la portée des actes que l'on voit, au contraire, effaçant de notre esprit tout dégoût que cela pourrai susciter, notre attention est totalement concentré sur le geste qu'effectue, impassiblement, le tueur, lui donnant toute sa force voire l'amplifiant.
Ce film n'est pas le premier du futur réalisateur de Prisoners, Sicario, Enemy,... Denis Villeneuve, mais on y sent clairement une maitrise du sujet et la manière d'atteindre son propos cherchant a rendre hommage au 14 victimes du tueur, mais aussi a celles et ceux qui se sont suicidés suite a la tuerie. Il ne glorifie pas le tueur et son geste, au contraire, il tend à l'effacer, ne le montrant que de loin, de manière flou, dans un coin du cadre, ou seulement des parties de son corps, alors que les victimes, même celles qu'on ne voit que brièvement, sont mise en valeur en les cadrant correctement, en les humanisant. Et ça, ça fait du bien.