L'histoire d'une ville romaine antique qui disparut corps et âmes sous le feu destructeur d'un volcan me semblait risquée à regarder en adaptation cinématographique hollywoodienne.
Adorant l'antiquité, je me résolus toutefois à aller voir ce film. Comme je n'en attendais pas grand chose, je n'ai pas été déçu !

Dans un premier temps, je dois même avouer avoir été agréablement surpris. Les décors, les costumes, les acteurs (un peu musclés quand même et pas tous d'une crédibilité renversante !), tout dégageait une bien jolie ambiance "historique" que me plaisait fort. J'ai bien eu un frisson d'inquiétude lorsqu'un serviteur nomma sa jeune maîtresse, une jeune personne dotée des faveurs de Vénus, "mademoiselle". Heureusement, cette faute de goût (ou de traduction ?) d'un anachronisme consternant ne se reproduisit plus jusqu'à l'épilogue.
L’histoire s'annonçait sous un augure favorable avec une histoire ô combien classique de vengeance du seul survivant d'un peuple assassiné devenu gladiateur. Du sang, de la tragédie et des larmes, par Mars ! Voilà qui s'annonçait bien divertissant ! Sous le haut patronage de Junon (citée dans le film pour ses tétons (?) par un patricien pompéien), les intrigues allaient bon train.
Les premiers coups de marteau de Vulcain dans sa forge se firent tout d'abord discrets, engloutissant dans leurs vibrations un serviteur qui promenait le cheval de sa maîtresse. Alors que le film était déjà fort avancé et que le héros allait succomber sous les assauts d'un redoutable officier romain, le fils de Junon fit véritablement son entrée dans l'arène sous la forme colérique du Vésuve. Le spectacle prit alors une toute autre ampleur !

L'éruption passa par toutes ses phases, nous offrant un cours de géologie raccourci fort bien illustré : explosion du sommet, dispersions de bombes volcaniques, formation d'un nuage de cendres qui occulta l'astre d'Apollon, colère de Neptune, pluie de cendres, de pierres ponces avant la nuée ardente fatale.
Tous ces soubresauts furent plaisants à regarder mais, surenchère hollywoodienne oblige, c'est davantage la course poursuite dans les ruines de la ville entre le héros et son persécuteur qui virèrent au ridicule le plus agaçant. Un quadrige qui virevolte entre les lézardes dans le sol, des colonnes qui s'effondrent en rafale sur le héros qui en réchappe in extremis, un duel qui n'en finit pas au milieu des explosions. La gladiateur à la peau d'ébène qui n'en finit pas de mourir... A vouloir trop en monter, le réalisateur gâcha le dernier tiers de son film par une outrance inutile.
Heureusement, ce qui le sauve au final, c'est une fin qui n'a heureusement pas été flouée par un happy-end qui eût été ridicule. Tout se termine exactement comme ce fût par le passé, sans échappatoire. Pluton accueillit tout le monde en son palais souterrain.

L’ellipse entre l'image du début et celle de fin est à cet égard tout à fait réussie et évoque avec bonheur la disparition brutale des habitants de l'antique cité.
Apostille
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le 20 mars 2014

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