Une histoire faussement naïve
Une bourgeoise du nord, Catherine Deneuve, épanouie dans le confort matériel d'une ménagère suréquipée, prodigué par un mari volage, Fabrice Luchini, en Renault 16, se délecte de balades en forêt habillée dans un charmant survêtement en velours de coton bordeaux. Qu'elle est nunuche à écrire ses petits poèmes inspirés de ses rencontres bucoliques. Nunuche à tel point que sa fille, vraie connasse avec une flaque d'eau dans la tête lui renvoie amicalement cette image d'idiote délaissée. C'est vrai que sa fille a des choses tellement importante à vivre et à raconter...
Les femmes donnent ici une image tout à fait positive de la féminité. Et lorsque l'on voit Karine Viard, secrétaire et maitresse du patron, qui promène ses gros seins sous son nez, on en deviendrait presque féministe.
Mais attention, le patron, gros dégueulasse libidineux, libéral viscéral, ne voit pas venir le danger qui arrive grand train.
D'abord une grève dure à l'usine. Puis sa crise cardiaque et enfin sa femme qui prend le pouvoir. C'est le pompon.
Merde la conne n'est pas ce qu'on croyait. Alors là....
Et oui, elle va au front, avec les grévistes, avec les politiques, avec la population. Elle leur sert un "mes amis" qui les rassure et se les met dans la poche en un tournemain.
C'est bien simple rien ne lui résiste. Et lorsqu'on lui reprend les rênes, c'est encore pire. Elle a pris goût à l'action. Il est vrai que toute bourgeoise qu'elle est, elle fut avant la naissance de ses enfants plutôt active de la cuisse, à tel point qu'on se demande qui est le père des enfants. Enfin c'est une autre histoire.
Un amour pour le kitch des années 70
Les coupes de cheveux Raquel Welch comme un casque en arrière, celle de Farah Fawcett avec boucles comme dans "Drôles de Dames". De la tapisserie jusque dans les moindres détails y compris pour recouvrir le combiné du téléphone. Une Autobianchi rouge. Des mobilettes bleues. Une photo de Georges Marchais. Rien n'est oublié. C'est une reconstitution méticuleuse. Un monument. Quel amour de cette époque il faut pour y aller aussi loin.
Un plaisir de malaxer ses acteurs
Catherine Deneuve en sur-vêtement fait un petit footing et très attiré par un camionneur qui la prend stop. Il fallait oser, il l'a fait.
Fabrice Luchini pousse sa verve du côté obscur. Obscène, Affligeant. On en redemande.
Gérard Depardieu en député communiste redoutable ému par l'espoir d'une paternité caché et qui va se déhancher au Badaboum, la boite disco du coin. Quel pied.
Voilà. C'était une pièce de boulevard et c'est devenu un film qu'on voit avec plaisir. Et si il repasse on se dit qu'on va regarder 5 minutes pour le plaisir de retrouver Catherine Deneuve en survet et puis paf on reste jusqu'au bout.