N'ayant jamais eu à visionner une œuvre objectivement mauvaise dans la filmo de Denis Villeneuve, j'y suis allé les yeux fermés.


Habitué aux réalisations du bonhomme, j'y retrouve ce minimalisme sonore, cette sobriété musicale relevant de l'ambiant. Sobriété qui est aussi celle du jeu des acteurs: Forest Whitaker en particulier, qui abandonne ici totalement les excès dont il abuse parfois un peu trop.


Sous la forme d'une histoire d'extraterrestres débarqués à différents emplacements précis de la planète et dont on ignore totalement le but, on nous raconte la triste existence de la linguiste Louise Banks.


Sollicitée par l'armée américaine pour servir d'intermédiaire (aux côtés d'un physicien, joué par un Jeremy Renner quelques peu transparent ici) entre l'humanité et les visiteurs, elle élabore progressivement une méthodologie d'échange verbaux/écrits avec eux. En parallèle, le film soulève des thèmes courants mais aussi plus rares du genre: appréhension des humains face à l'étranger, spécificités du langage, perception du temps et les conséquences à long terme d'un pouvoir que l'on détient ... Soutenu visuellement par un onirisme (toute les scènes de dialogue avec les extraterrestres, les flash de Louise) très présent, encore plus accentué par la bande originale qui est très aérienne quand elle ne laisse pas totalement place au silence.


Il faut cependant être dans de bonnes dispositions avant de le regarder: la narration est lente, et on frôle le syndrome du film chiant durant la première heure.


De nombreux détails m'échappent et me font encore réfléchir: pourquoi les aliens ont besoin des humains, comment Louise acquiert-elle sa "capacité" (ou l'a-t-elle toujours eu sans en avoir pleinement conscience ?), qu'a-t-elle exactement dit au général Shang ... Ce qu'en soi je ne reproche pas à l’œuvre, m'étant débarrassé depuis quelques années du besoin de tout expliquer.


Ce film m'intriguait avant de le voir, et il m'intrigue encore maintenant que je l'ai vu.

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