En 2000, en plein tournant millénaire, John Lasseter (Pixar) sortait Toy Story 2 et Michel Ocelot livrait Princes et Princesses. Entre les deux œuvres, il y a pourtant un monde, une génération, quelques millions de dollars mais aussi quelques points communs si l'on cherche bien. Le petit théâtre de papier d'Ocelot réussit le tour de force de créer un film fort avec trois bouts de ficelle et une bonne dose de malice. Le film enchaîne six contes mettant en scène des princes et des princesses. Cucu ? Du tout ! C'est mignon, drôle, inventif, beau et la transition entre chaque conte est terriblement ingénieuse. Au fond, cet objet animé est un bel hommage aux conteurs et aux créateurs. Il dit combien le monde est plus beau quand on va chercher dans les rêves et combien l'on a besoin de la création artistique pour donner du sens et sortir de la morosité routinière ou de la routine morose. Il rappelle également la force du récit poétique quand il s'agit de délivrer un message. Alors oui, c'est un peu daté mais c'est peut-être ce qui apporte cette petite touche de charme en plus. En tout cas, en 2016, c'est reposant et stimulant.