Princesse Mononoké
8.4
Princesse Mononoké

Long-métrage d'animation de Hayao Miyazaki (1997)

Comment Mononoke m’a changé (je raconte ma vie)

Ceci ne sera pas entièrement une critique de Mononoke, c’est juste le film qui a changé le plus de choses dans ma vie. Je vais donc raconter ma vie en me basant sur Mononoke. (Vous êtes prévenu)


Il y a fort fort longtemps, au temps des lecteurs CD portable avec écran intégré (non, ce n’était pas un PC portable, juste un lecteur CD avec un écran et une batterie). Mes parents décident de nous faire voir, à moi et mon humble sœur, les ghiblis. Je les remercie profondément pour cette idée totalement sortie de nulle part, pour eux loin d’être passionné de quoi que ce soit dans n’importe quels arts (si les livres, ils aiment bien lire). Nous avons donc regardé tous les ghiblis sur la route des vacances, grâce à ce formidable lecteur CD coincé entre les deux sièges avant.


L’époque des antiquité nommé lecteur CD passe. Dans mon pauvre cerveau, trois choses sont reliées, un sanglier, un film et le lecteur CD coincé entre les siège de la voiture. Au fil du temps ce trio infernal ressurgissait pour me hanter. Cela fait maintenant 10 ans, au moins, que je rêve d’un sanglier lecteur CD qui regarde des films.


Un beau jour d’été, passant vers l’automne, au temps des internets internationaux et des recommandation YouTube putaclique. Je fais un geste incroyable, que peu de gens saint d’esprit oserai faire, de peur des conséquences : je clique sur une recommandation. Le cosplay de spirited away d’Adam Savage (l’auteur tient à préciser que l’histoire a été raccourcis pour des raison d’économie d’encre), je ne sais pas pourquoi j’ai cliqué et regardé (ce type est vachement bien, allez voir ce qu’il fait). Un extrait du film refait surgir le trio gagnant de mon esprit et … je vais prendre mon train parce que je dois partir la semaine.


La semaine se termine avec un mal de crâne infernale à cause d’un sanglier qui avait acheter un film pour son lecteur CD afin de regarder la vidéo d’Adam Savage, donc je relance la vidéo, prend le nom du film et le télécharge. Et là … Et là ! Le sanglier est revenu à la charge, je me le suis pris en pleine face, un peu sonné je ne comprenais pas trop, mon cerveau était en bouillie. Quand tout à coup, l’énigme final du film est posée, dans ma tête tout se retourne (sauf le sanglier qui lit tranquillement un CD) et je sors la réponse avec une aisance à couper le souffle sans m’en rendre compte... Mais attend … j’ai déjà vu ce film, mais attend, je l’ai vu sur le lecteur CD, mais attend, le sanglier, mais attend, qui a fait ce film ? il est connu ? Je télécharge alors tous les Miyazaki en repartant prendre mon train.


Après 5 jours d’attentes insoutenables, de retour chez moi, je lance Mononoke ! Les sensations sont indescriptibles, le sanglier est là, il est moche, il me regarde droit dans les yeux, avec des vers lui sortant du corps formidablement bien animés. Il semble alors s’être passé une éternité, la musique de joe hisaishi prend son envol, je suis bouche bée devant ce film, qui n’était jusque-là qu’un rêve d’enfant, ce film sera le meilleur que j’aurais jamais vu, je le sais déjà. Je regarde le temps écoulé, déjà submergé par les émotions, ça doit bien faire 30-40 min … 11min … 11min ! Qu-Quoi ?!


Et ça continue, on rencontre Mr. Capitaliste puis "son" entreprise en train de faire une livraison de marchandise sur une terre désolée, limite post-apo, qui se fait attaquer. Ils sortent des fusils plus grands que des hommes, tirent inhumainement sur cette menace avec des gerbes de flammes maudites. On est bien loin de la gazelle d’Ashitaka se promenant dans les champs, c’est la guerre, personne n’en sort vainqueur.
Suite à ça, l’image m’ayant le plus marqué se dessine (ce n’est pas pour rien qu’elle est ma bannière SC), on voit les loups et princesse Mononoke, une enfant pure, coller sa tete contre du sang. Elle se retourne, me regarde droit dans les yeux, elle est violente et sauvage, puis s’essuie le visage pour faire paraitre un visage doux et triste marqué par l’expérience. Ce regard m’a retourné sans raison, j’ai pleuré sans raison. Je me rappelle maintenant que cette scène m’avait aussi foudroyé étant jeune et que j’étais éperdument tombé amoureux de cet personne (qu’est-ce qu’on est con quand on est petit).


Et les ghibli, plus précisément Miyazaki, c’est exactement ça, arriver à mélanger la violence et la douceur, dénoncer les actions humaines. Tout en faisant une œuvre grandiose qui marque à vie un enfant sur la route des vacances, pour que plus tard, un sanglier lecteur CD ouvre les yeux d’un ado juste focalisé sur ses études. Ado qui à partir de ce jour a commencé une nouvelle passion dont il est fier et qu’il veut partager. Ado qui au lieu de travailler, en attendant la fin de ses études pour se divertir, a son moment de joie chaque soir quand il regarde un animé.


Depuis, je traine sur SC, pour écrire des avis que surement personne ne lit, pour capturer mon état d’esprit à la sortie d’une œuvre et ne pas l’oublier au fond de ma mémoire. J’ai maladroitement introduit mon colloque a ce monde avec Evangelion, il a maintenant peur de mon poster d’Evangelion mais, ce fut un succès. Et je me suis rapprocher de ma sœur en lui proposant, sans entrain, d’aller voir Your Name avec moi parce que j’y allais seul. Le film s’est fini elle me regarde et dit « c’est le meilleur film que je n’ai jamais vu ! ».


Bref, un happy ending.

Huble
10
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le 21 juil. 2017

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Huble

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